- Decameron Libero
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Frank Castellani, partage une dernière salve de trois poèmes…
Irradiation
Indicible dans le creux de tes yeux
L’ombre efface la nudité
Dans les courbes d’ardents feux
Où le corps s’est endiablé.
Les astres rognent l’espace chaotique ;
Le charme des planètes délivrent
Une peine aussi magnétique
Dans la chair de notre regard ivre.
Les étoiles caressent le ciel
D’une main chaleureuse
Où le cœur vermeille
Féconde l’autre malheureuse.
La voie lactée sublime le divin
Comme une indolore plaie
Au plus profond de ma main
Où les satellites seront mes lais.
Se lasse et trépasse le soleil ;
Des rayons illuminent,
Notre bonheur est merveille
Écrivant l’amour d’une mine.
Là-bas s’éclaire un Monde
Déconfinement…
Le premier cri lâché
Fuyant de sa bouche fine
Creva la lumière dorée,
Incandescente et lourde
Qui à l’aube confine
Les flots de clameurs sourdes,
Rythmes étourdissants
Qu’abasourdi on entend.
Là-bas est cette terre
De soleil et de poussière
Qui marque de son feu cuisant
Hommes et bêtes en un instant,
Dispersant à foison
Ses pastels sur l’horizon,
Des parfums ardents
Aux plus belles colères.
Ce pays tant aimé
Que l’astre effleure
Est un pays d’utopies,
De sables et de maquis,
De villages illuminés
Tapis dans le maquis
Comme statues rivées
Entre rochers et fleurs.
Là-bas s’éclaire un Monde
Dans la chaleur presque infinie,
Accrochant dans son onde
Les effluves odorantes
Des beaux tourments emmêlés
D’aurores aux heures couchantes,
Sillage parfumé dans nos vies
De marines en chemins arpentés.
Ce proche pays indicible
De senteurs et de bruit,
Foyer d’âmes paisibles,
Suggère aux grands rêveurs
Envolées de petites folies,
Légères déraisons à l’envi
Et des vestales aux cœurs en cible
En ses premières heures.
Aitone
Vert tapis du sous-bois,
L’élégante fougère
Se balance et flamboie
Aux caprices du bel air.
Dans la forêt sinueuse
En ce printemps souvent,
Se glisse fureteuse
Une brise légère, un vent.
Qu’elle vienne du sud
Du beau temps, messagère,
Apportant les préludes
D’un parfum peu éphémère !
Alors si bonne est la graine
Et le bel hôte si vivant
Qu’on entend jubiler, reine,
La grive passagère devant.
Les trembles caressés
Chantent à l’unisson
Tandis que prisonniers,
Des saules s’ébroueront.
Et pris d’un doux frisson,
Des larici en étranges Atlas
Reçoivent de ce souffle long
Un bien être vital et tenace.
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