Kathy Ferrari envoie le poème du naufragé… rageur, il défend sa peau.
La Mer et l'Homme
Glacé, l’homme-fou s’accroche à sa vie
Perditions de fin d’un lourd passé lesté.
Rageuse, l’écume mord, mousse, le pousse
Sans morale, contre la ligne d’horizon rosée.
Vers l’océan volcanique, ivre il dérive
Tel un naufragé. Bruyants assauts marins,
Écueil flottant aux mille pardons, missives,
Remords tachés, torture, il appelle au loin.
Il se perd dans la vieille mer rugissante
Affolé, fixant une lumineuse anse vierge
Protégée des Dieux de vagues déferlantes
Qui sur lui, homme-fautes le submergent.
Pourtant il persiste, s’agrippe aux lambeaux
Des eaux vertes, à la morsure des vagues
Tels des cheveux filandreux… Nul radeau
Que de l’eau s’enfonçant comme une dague.
Il se bat encore, brave les tempêtes, les vents.
La brûlure du froid sur son cœur noir est vide.
Spectre fantôme revenu des bas-fonds, tyran
Le ressac l’emporte. Nérée cruel, l’enrobe, avide.
Muettement, l’homme demande pardon à tous,
À sa mère, aux âmes brutes des marins, aux siens
Mais sa conscience plus lourde, elle le repousse
Sans scrupule, aux fonds des abysses, plus rien.
Seul, regard exorbité la bouche ouverte, il crache
Déverse tout, sa haine, les défauts de l’humanité
Pour pardonner ses péchés, entrer dans l’arche.
Berceau du monde du silence, il s’avance… Pitié !
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