- Le Nouveau Décaméron
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Dominique Appietto réclame la clef qui nous délivrera enfin…
Donnez-nous la clef
À nous tous enfermés, donnez-nous donc la clef
La clef de la cage qui entoure nos maisons
Pour sortir délivrés de nos mornes prisons !
Je voudrais être foudre pour y éclater
Briser un à un les barreaux invisibles
Faisant jaillir dans l’air, ma soif intangible.
Car l’oiseau libre, flotte sur le dos du vent
Il plonge ses ailes dans l’onde du soleil
Défie le ciel et distille à merveille
Sa vive mélodie, rayonnant dans le temps
Et, par delà les monts et par delà les mers
Elle résonne sans fin, à l’écho de la terre
Semblable à l’oiseau dans l’azur infini
Nous aspirons aussi à l’appel des cimes
Et comme lui, dans les hautes sphères divines
Nous rêvons enivrés à sa source ultime !
Enchaînés à la terre, enchaînés à la vie
Nous restons attachés, infimes racines !
Comme le vent sur l’onde, dans les herbes hautes
Nous aimerions voguer, caresser les côtes
Iriser en tremblant les vagues de la mer
Hérisser avec force les dunes du désert
Secouer avec colère les arbres de la terre
Et, dans un tourbillon, hurler cet enfer !
Comme les fleurs s’éveillant un matin de printemps
Nous aimerions fleurir, soleils éternels
Dans la douceur des soirs, se pâmer immortels
Éternité de l’homme, vaste chimère
Une matière subtile, un roseau pensant
De petites poussières devant l’univers !
Nous ne sommes ni vent, ni oiseau ni roses
Dans l’espace, dans le monde et sa grandeur
Nous ne faisons que passer, quelles pauvres choses !
Mais nous voulons désespérément y croire
Sentir infiniment dans nos corps et nos cœurs
Renaître en nous un indicible espoir !
Alors, donnez-nous la clef, même si nous sommes condamnés….
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