Mémoire d’amour / Une fin - Kathy Ferrari

Deux nouveaux poèmes d’amour perdu, par Kathy Ferrari

Mémoire d’amour

Comment se tient-on la main ?

Je n’ai plus mes yeux vernis par l’eau de ta vie

Je ne murmure plus les je t’aime, les j’aime.

Du pont des soupirs est tombé par tribord

Mon corps blanc devenu inodore, incolore.

Je ne fais plus l’amour, peur de l’amour

Peur du jour, attends ton retour.

Tes baisers, à vide je les ai rêvés

Tes caresses mirages se sont envolées.

Chaque nuit dans ce ciel de regrets,

Moi l’aimée, nos cœurs je les imaginais.

Étourdissements de nos sens,

Palpitations de nos corps

Recréer l’illusion, oublier la distance

Y croire encore.

Ultime compréhension de cette passion

Unis pour la vie, harmonie à la vie,

S’effiloche dans un mouchoir de poche.

Ma peine se noue au coin brodé

Couleur de glace.

Sur tes mains, mes larmes

Ne laissent plus de traces.

Initiales amnésiques,

Histoire arctique

D’un amour fantastique.

Une fin

Carré de vie soufflé dans un cœur trop petit,

Douleur atrophiée, emballé dans du papier gris.

Amante recyclée, amour décharné, je suis nue,

Froide, abîmée de t’avoir tant aimé.

Paire d’yeux de mouroir

Sur l’arcade du temps

Glissent nos espoirs.

Calvaire étouffant, mains en prière

Mon sang devient glaçon.

Dérober à la beauté une passion qui s’efface

S’effondrer sur un pont de fils accrochés à ma vie

… Que tu emportes, que je supporte.

Mots creux, argileux

L’écho de mes pleurs s’échoue

Sur la carapace tambour de ton cœur.

Femme harponnée

Cendres de son flanc noirci par tes délits.

Abrasion de mes nuits de tristesse,

Lune noire,

Il se fait tard.

… Une dernière fois tu m’étreins,

La pierre, les feux, le destin

Enfin, je m’éteins.

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