Dumenicu Bighelli - Maison de la Corse

Une belle langue, des artistes, le commentaire de tout, une communauté de femmes et d’hommes et le besoin tenace d’entendre, de l’autre côté de la mer, dans une petite île au cœur de la cité bienveillante, battre le cœur de la grande. La nostalgie, nous dit Dominique Bighelli, sera toujours ce qu’elle fut.

  

  

Maison de la Corse

Souvenirs du temps passé… È quandu pensu à què, mi veni a nostalgia

Tempi fà, à l'ora di u riaquistu, da 1975 à 1995, no' a ci facìamu à Kallisté-la-Marseillaise, u nosciu associù di Marseille, et à la Maison de la Corse, notre seconde demeure.

Nos veillées corses chez Radio Sprint (dans les locaux de La Marseillaise), le vendredi soir, autour de la table du studio de cette radio libre avec nos chanteurs, nos musiciens amateurs, dont Sixte Ugolini, notre président qui avait remplacé le regretté Bati Fusella, lui-même remplacé par Jean-Claude Cesari, un Portivicchjacciu untu e finu et actuel président, Michel Nicolaï, Jean-Marc Ceccaldi, Léo Coti, Agnulu Luciani, Jean Calvi, Jean Cardi, Jacques Argenti, Soso Sorentini, Robert Ripa et tant d’autres perdus de vue…

Aussi tous les artistes..., tous ceux qui comptaient dans la culture de chez nous qui passaient par Marseille et nous rendaient visite : I Muvrini, Chjami Aghjalesi...,etc. Jusqu’à Charles Rocchi, un soir mémorable.

Les nombreux auditeurs téléphonaient et nous passions en direct leurs commentaires.

Les soirées se terminaient par un spuntinu de derrière les fagots, et les chants se poursuivaient au-delà de la nuit.

Le dimanche midi, nous nous retrouvions pour une revue de presse (au micro de Radio Sprint) de l’actualité de la semaine en Corse avec toutes les rubriques : politique, faits divers, sports (le regretté et immense Victor Sinet était à la manœuvre !).

Puis deux soirs par semaine, sous la houlette du député et président de la Fédération des groupements corses des BDR, les regrettés Bastien Leccia et le Colonel Altieri Leca, directeur de la Maison..., nous étions quelques uns à dispenser des cours de langue Corse à la Maison de la Corse aux nombreux adultes dont bien des "pinzuti" conjoints de compatriotes, venus apprendre à parler, lire, écrire… Quinze ans durant pour ma part, travail dont on ne se lassait pas et qui était la meilleure façon d’apprendre notre langue, la grammaire… et il semble qu’elle existe encore Maison de la Corse.

Et les Journées Corses d’Aubagne ! Chaque année, trois jours de fête avec expositions, vente de produits corses,  (une cuttolaise faisait chaque année spécialement le déplacement avec son matériel pour préparer et proposer des beignets au brocciu !) concours de peintures avec nos artistes peintres spécialement venus de l’île, soirée de gala au théâtre d’Aubagne avec nos artistes, grand bal pour clôturer le tout…

È quandu pensu à què, mi veni a nostalgia…

Immersion totale… Finalement, cela nous permettait presque d’imaginer que nous n’avions jamais quitté la Corse !

Il va bien se trouver ici quelque ancien pour compléter ces souvenirs, il s’est passé tant de choses…

  

  

Pour lire un autre texte de l'auteur :

Omi di l’ombra

  

  

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