Jocelyne Normand - "Clichés" de printemps

Pour entendre la nature, il suffit simplement de se mettre à son niveau, « au ras des pâquerettes », et de l’observer, avec Jocelyne Normand.

 

 

« Clichés » de printemps

 

  

 

1er mars 2008, Bras (village de Provence verte)

 

Dans le jardin, à l’Apreviel, l’amandier est en fleurs et il y a du muscari bleu un peu partout.

 

8 mars 2008, Saint-Maximin et Bras

 

J’ai vu la première glycine en fleurs à Saint-Maximin.

À l’Apreviel, les pervenches sont là aussi, un autre bleu. Enfin, les orchis vieux rose font des buissons.

 

21 mars 2008, Bras

 

Dans le jardin, les petites feuilles de l’amandier ont déjà bien gagné sur les délicates fleurs blanches au cœur ourlé de rose et à la senteur fine pourtant en grappes sur les branches qui se dressent droites.

 

23 mars 2008, Bras

 

Les premières tulipes précoces, sauvages, rouges sont apparues, à l’entrée de la carraire de l’Apreviel, sur les berges du ruisseau, juste avant le petit pont de pierre et, de l’autre côté, en bordure de la bastide de Fontcouverte. En espérant que les promeneurs ne les cueilleront pas, car il s’agit d’une espèce protégée. Les cognassiers ont pris leurs feuilles ainsi que les lilas et les saules. Certaines haies luxuriantes d’épine blanche fanent tandis que les bourgeons d’autres explosent tous les jours, selon leur exposition.

 

4 avril 2008, Bras

 

Bergeronnettes dans le micocoulier au chaud soleil de l’est du matin.

 

8 avril 2008, entre Bras et Saint-Maximin

 

Sur la route, les arbres de Judée (aux fleurs couleur de rose ancien) sont magnifiques, mélangés aux lilas mauves et aux glycines.

 

 

Puis, en Bretagne sud :

 

30 mars 2014, La Chevalerie, Béganne, jardin

 

Sous le soleil qui chauffe, l’odeur sucrée des giroflées s’exhale dès le matin.

Atmosphère japonisante avec les épines blanches et les prunus roses dans les jardins et dans les haies des champs. Les jacinthes des bois opulentes sont d’un bleu profond et subtilement odorantes.

 

12 avril 2014

 

 

Les aristoloches sont là avec leur longue langue blanche, beauté de cette plante particulière qu’on trouve aussi en Corse.

 

14 mars 2016, marais La Chevalerie

 

Le soleil est revenu depuis quelques jours. Les marais changent d’aspect sous cette luminosité. Les roseaux blonds (car secs) avec un léger mouvement en boucle de cheveu sur le haut rappellent la savane.

 

Printemps 2021, La Chevalerie, jardin

 

Une marée de ficaires puis de stellaires, les jacinthes des bois et les renoncules, les iris et les pervenches. Le cognassier en fleurs en majesté, le poirier aussi et cette année les pommiers aussi. L’oranger du Mexique sent le caramel. La glycine a un très joli mouvement élégant dans le petit jardin des aromates au sud.

 

8 avril 2021, marais La Chevalerie

 

Un merle perché,

Tout en haut d’un peuplier argenté

Encore dénudé.

 

Fin mars 2024

 

Dans les marais, les épines blanches en buissons opulents (bien que tardifs cette année), les chatons des saules d’abord blancs puis blonds et les roseaux secs blonds aussi, amplifient le soleil et créent une ambiance irisée qui remonte le moral dans ce très long hiver trempé.

 

5 avril 2024, marais La Chevalerie et jardin

 

Balades avec ma chienne Vanille dans les marais, entourés encore (heureusement) de bois. Tout est vaporeux avec les arbres, saules, chênes, peupliers avec de toutes petites feuilles duveteuses (pas encore les châtaigniers).

 

Et, dans le jardin, en quantité, la stellaire blanche ou mouron des oiseaux, la buglosse aux fleurs bleues comme les myosotis et très mellifères et la lunaire qui fleurit mauve avec ensuite ses fruits en disques argentés, d’où son nom de « monnaie-du-pape ».

 

Est sur le point de fleurir, rempli de très gros bourgeons prêts à éclater, le rhododendron blanc très rare. Mon cognassier est en fleurs, très délicat.

 

Et les oiseaux et les insectes ? Il y en a plein évidemment. J’ai créé ici un refuge LPO. Au printemps, il y a surtout le bourdon très actif.

 

 

« Un monde en toc […] Un monde qui a souvent l’impression de voler très haut et de plus en plus haut et qui pense avec une intelligence froide et une arrogance imbécile et destructrice que ceux qui volent un peu plus bas comme les abeilles, au même niveau que les fleurs (ceux qui savent parler aux fleurs), ne sont que des débiles au ras des pâquerettes. » Ainsi écrit Raphaël dans son « Édito d’avril ». Je fais partie de ces derniers « qui volent un peu plus bas comme les abeilles, au même niveau que les fleurs ». Merci à Raphaël.

J’adhère totalement et de tout cœur à tout ce qu’il a écrit, c’est tellement juste, c’est tellement vrai. Bravo à lui.

 

 

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