- LND 2024 - juin
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La poésie est une parole donnée. Une parole posée là, pour que nul n’ignore que des voix existent, quelque part, qu’elles s’élèvent contre le silence forcé des victimes et le tintamarre assourdissant de la guerre. Un poème de Lina Biancarelli.
Ils nous verront peut-être…
Ils nous verront peut-être.
On se le dit tous les jours.
Nous on est là, on n’attend plus la mort.
S’ils nous voient, ils viendront
S’ils viennent, on vivra.
Hier, les cendres avaient remplacé la poussière
Ils nous entendent sûrement
Comment ne pas entendre le vacarme de la destruction ?
Les cris. Le silence de ceux qui n’ont plus de bouche
De gorge, de poumons, de corps
Ils nous entendent c’est sûr. Alors
Ils viendront et on vivra.
Les cendres deviennent la terre
Ils crient leur indignation et leur humanité
Comment ne pas le faire ?
On ne les entend pas d’ici, mais nous sommes devenus sourds
S’ils crient assez fort, assez fort pour que nous vivions
Alors, alors… Je ne sais plus s’ils crient.
Les anciens mensonges qui les possèdent
Pendant que chez nous
Les cendres commencent à fleurir
Il fait beau par chez vous, le ciel est bleu
Sur la vidéo j’ai vu une lumière extraordinaire
Ici, on irait manger une glace en flânant
Je ne vois pas de verdure
Peut-être parce que c’est le Sud
Peut-être parce qu’il y en a plus
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