- LND 2022 - Mars
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Un poème prémonitoire en ces temps de malheurs revenus. Par Michel Bouchy
Mémoire
J’ai traversé ce soir une ville déserte
Le vent était au nord le froid gelait le corps
J’ai traversé ce soir une ville muette
Je suis resté sans voix pénétré par la mort
Pas de trace de vie pas même un chien dehors
Le film était fini il restait le décor
Seules les ombres portées générées par la lune
Adoucissaient un peu la grande solitude
Une impression de vide à l’intérieur du corps
Me faisait communier avec cette cité
Que s’était- il passé pourquoi dort-elle encore
J’ai le sang qui se glace à vouloir y penser
Les maisons pétrifiées toutes semblaient me dire
Je vous en prie assez il faut nous démolir
Nous fûmes les témoins de la folie humaine
Délivrez- nous enfin de l’imposante chaine
Qui nous retiens encore condamnation à vie
Le besoin de partir nous hante chaque nuit
Nous avons le désir de rejoindre nos morts
Laissez-nous donc aller et choisir notre sort
Le devoir de mémoire il s’impose en effet
Une telle atrocité est inimaginable
Certains nous ont montré qu’ils en étaient capables
D’autres ont recommencé c’est à désespérer
Cette ville martyre elle doit faire son deuil
Il faut la recouvrir d’un imposant linceul
Ne plus la visiter la laisser reposer
Respectons son sommeil elle l’a bien mérité
Le mal-être me vient et la nausée s’installe
À penser en secret que certains se régalent
À visiter ce lieu qu’ils trouvent original
Sans avoir de pensée pour tous ces morts brulés
Il faut bien sûr garder une trace éternelle
Des déviantes folies des actes irréels
Tout comme Hiroshima irradiée pour toujours
Je t’ai ancrée en moi Oradour mon amour
Piedicroce le 22 février 2016
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