Florian Galinat - Retour

On savait des confinements heureux. On n’en connaît de libres et regrettés. Par Florian Galinat.

  

  

Retour

   

C’est à la veille des tristes départs que naissent les souvenirs des mondes délaissés.

À la commissure du sel et du sable vêtue de l’ombre viride d’un Palmacée on écrit la dernière feuille d’un carnet de voyage où l’ancre se lève pour étouffer les derniers maux.

C’est un nouveau jour pour le jardinier de l’âme. La fraîcheur du monde confiné est balayée de ses terres fertiles par le vent des habitudes.

Sur les rides métalliques d’une ville, telle une nappe de nuit éclaboussée de néons et de bruits, on boit ce dernier verre sous les sinogrammes clignotants.

Il retrouve le clapotis routinier de son existence qui s’écoule dans le fossé de sa tradition. Il reprend les vieux outils dans l’atelier de la Vie.

Sur les terres lointaines de l’enfance, pour la fin des vacances, on ferme les paupières de bois de la vieille bâtisse où l’on entend encore se jouer les scènes de vie derrière les fenêtres des albums.

Pour travailler la terre de son intime potager il n’a pas oublié, dans le silence de son regard et le langage de ses gestes, la liberté du monde confiné.

  

  

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