- Le Nouveau Décaméron
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Jean-Pierre Santini, l’écrivain-éditeur est emprisonné depuis le 10 octobre sous le régime de la détention « préventive ». Contre l’arbitraire et pour servir de chambre d’écho à l’émotion partagée par de très nombreux auteurs de Corse ou d’ailleurs, Le Nouveau Décaméron ouvre ses colonnes.
À Jean-Pierre Santini
Tu n’es pas un homme à genoux sur nos routes d’exil.
Tu n’es pas la mi-voix qui sanglote et apaise le silence subtil et le temps ignoré.
Tu n’es pas l’attente d’un train à temps prévu, partant pour nulle part.
Tu es la passerelle pour demain.
Celui qui laisse Hier venir poser un mot comme on soupire et s’absenter encore.
Celui qui main à main, doigts tressés, convie l’ami à puiser, goutte à goutte d’abord, jusqu’à emplir la coupe promise à notre soif.
Celui qui ne cèdera rien à l’inquiétude de tempêtes bien plus rudes à venir.
Part faite des erreurs, des fatigues de vivre et l’âme gaspillée,
Tu es celui qui revient de loin et qui insiste, épris seulement de la Liberté d’Être.
L’Appel des Mille
De l’intérieur au littoral, de la roche abrupte aux sables lagunaires,
L’Île se consume d’indignation.
Ni rivières, ni mer et pas même nos larmes, ne pourront apaiser la brûlure en nos cœurs.
Un homme se meurt de l’incurie barbare d’un gouvernement justicier.
Un homme se meurt pour l’exemple.
Un homme se meurt dans le silence complice des médias.
Mais un homme se dresse en laissant mille mots, aujourd’hui entrés dans l’Histoire.
Mille mots qui interrogent et forgent notre conscience.
Mille mots comme mille signatures qui libèrent tous les livres.
Mille, comme un appel aujourd’hui bondissant en écho, de lèvres en cœurs.
Mille mots qui sifflent au-dessus de vos têtes plus sûrement qu’une rafale sur un mur.
Mille mots qui feront date.
Mille mots qui vous honorent.
Mille mots qui nous obligent.
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