- Decameron Libero
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Confiné dans le Morbihan, Gilles Luneau envoie ce poème aux accents de chanson enfantine, plein de bon sens sur les malheurs actuels de l’humanité.
Le monde malade d’un petit appendice
Ainsi d’un peuple mâle au petit appareil
Qui rêvait d’une taille sans pareille
Pour rester le centre du monde
Il en fit péter la précieuse bonde
En entreprenant la stupide quête
De ce qui grossirait sa quéquette.
Du tigre il consomma le pénis
Pour aller à l’assaut des clitoris.
Sans peur du ridicule
Il soupa de testicules
Croyant gagner une canne
A manger des organes.
De la corne de rhinocéros
Il crut de sa nouille faire un os.
A foison, il ingéra de l’holothurie
Sans le moindre effet de zizi.
Par milliers bouffa de l’hippocampe
Sans pour autant armer sa hampe.
Avala de l’ours goulûment la bile
Pour en vain sa pine rendre agile
Il suça du pangolin
Sans effet de vagin.
Son obsession du phallus
Libéra un méchant virus.
La planète l’eut ainsi dans… l’anus.
Répandant mondialement la terreur
Quelle que soit de la peau la couleur
Ou du membre la longueur
De la mort c’était l’heure.
Des petites bites la terrible inconscience
Éteignit mondialement toute insouciance.
Ils n’en mouraient pas tous
Mais tous en étaient ébranlés
Au point de ne plus s’embrasser
Ni de se coucher sur la mousse.
Il leur faudrait un jour expier
Pour qui ne prend son pied
Pour une tringlette
Qui fait fuir la minette
Pour un brindillon
Se voulant bâton
Même les Apollon
Tombant le Mignon
Devaient rendre grâce
Pour de ces mâles
La triste disgrâce
D’un sexe déloyal.
Voilà la planète en déroute
Pour cause de petite biroute
Chez les dictateurs, de mourir la peur
Le peuple en silence se meurt.
Chez les démocrates, celle de perdre la Bourse
Laisse le peuple sans ressource.
Pour que cesse l’animal génocide
Et la mortelle pandémie
Certains vouaient à l’abbaye
Les mâles au zizi réduit
Les plus radicaux réclamaient l’appendicide
Des mâles en dimension démunis.
L’affaire prit une autre tournure
Quand une femme d’une voix pure
A ce demi-peuple son mépris déclama
A ces mâles qui de leur bite font un cas
« Qu’importe l’appendice
Pour la joie du calice
Seul l’accueil compte
Pour la joie son compte.
Il y a comme une anomalie
À importer la cuisine au lit.
Nul besoin de poudre de rhino
Pour grimper aux rideaux
La connerie éteint plus ma libido
Que les mensurations de ton tuyau.
Et j’ai toujours une main
Pour faire face au destin. »
Ces sages et plaisantes paroles
Se répandirent comme la vérole
A nouveau on chanta la gaudriole
Les demi-mâles on pria de ne plus croquer de bestioles
Sous peine d’avalanche de grosses torgnoles.
Que vous soyez puissant ou impuissant
Courts en virilité
Ou bien membrés
Des nymphes retenez le diamant
Visez plutôt l’intelligence
Pour du corps tirer jouissance.