Portrait de femmes, soutien et sororité avec ce texte touchant de Dorothée Coll.
Coach
Coach ! Il y a une semaine, elle m’a appelée « coach » ! Parce qu’elle a de l’humour, coincé dans ses lèvres fermées. Sous le joyau de sa pudeur, on voit briller l’intelligence.
Quarante kilos toute mouillée, les yeux injectés de sang par des nuits sans sommeil, la voix qui tressaute et s’embrouille, mangeant ses mots comme une crève-la-faim, cette étudiante au cœur trop grand m’a appelée « coach ».
Marionnette sur ressort aux mouvements anarchiques, dont les fils semblent sectionnés, elle a arrêté trois minutes le flot de ses questions lancées comme des chevaux au galop et s’est reposée sur mon souffle. Elle a bu mes paroles. Elle a repris des forces.
Elle m’a cru, simplement, elle m’a cru. Elle m’a écoutée, et dans ma foi en ses capacités, elle a puisé toute sa confiance.
Et ce soir, elle m’a téléphoné. Un peu émue, un peu gênée. Un merci grand comme un poignard qui m’a perforée de bonheur et un « bisous » pour terminer.
Son examen s’est bien passé.
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