Dominique Taddei cherchait quoi écrire en ces temps difficiles : six petits mots suffirent !
Diu ha fattu
Mars 2020, un cataclysme mondial a eu lieu, un truc microscopique a ébranlé nos vies tranquilles et j’attends comme les autres la fin de ce cauchemar, mais rien ne vient pour nous rassurer. Les chiffres des morts continuent d’augmenter.
Des masques, des permissions de sorties très limitées, plus de voyages, plus de cinémas, plus de musées, plus de salons, plus de foires, plus de restaurants ; nous restent le supermarché, la télé, la radio, internet, Facebook, les magazines, les journaux et les livres.
Le regard apeuré sur le voisin qui tousse, plus de visites, ma sœur n’est pas venue, la maison familiale fermée. Un été silencieux sans les veillées nocturnes, à regarder les satellites et les constellations. Les petits-enfants ne sont pas venus.
Soudain une idée surgit, Bernard nous demande de raconter des histoires. Oui mais voilà, moi je ne sais que fouiller, chercher, trouver des archives de documents et de photos. Que vais-je pouvoir dire ? That is the question ?
Alors j’ouvre de nouveau une porte et j’ignore ce qu’il y a derrière.
J’ouvre mon ordinateur et tout à coup, mes doigts dansent sur le clavier, je retrouve le rythme du radio qui pouvait écouter et transmettre quarante mots en morse à la minute.
Le cauchemar s’estompe, le cerveau se libère et les mots défilent comme un train traversant le Far-west.
Les jours, les années passent et encore et encore nous affrontons de nouveaux défis. Omikron, l’Ukraine, la Corse !
Alors je pense aux mots que ma cousine avait prononcés quelques jours avant sa mort.
« Diu ha fattu è po’ farà… »
(Dieu a fait, donc il fera…).
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