Michel Bouchy - Équilibre global : un être arrive, un autre s’en va

  

Le clair et l’obscur, la souffrance ou l’espérance, habitent les mêmes lieux… Un « dialogue » s’ébauche… par Michel Bouchy.

 

 

Équilibre global : un être arrive, un autre s’en va

  

Cet austère bâtiment de pierre est un lieu de souffrance : aujourd’hui tout est noir ! Cette cour à l’abri du soleil levant est la place de Grève de mon amour vivant... Le fourbe, il m’a trahie. Je me sens salie, avilie, déshonorée. Les grilles de la cour, promptes à la défense, seront-elles le moyen de l’acte de vengeance ? Elles étaient  les gardiennes de mon amour-passion, elles seront les geôlières de mon âme en prison. Le socle de la statue du Cardinal servira de billot pour l’exécution capitale. La trahison étouffe tous mes cris de douleur, elle assèche mes pleurs, marquant sur mes joues ces trainées de mascara semblables à ces coulures issues de chéneaux usagés. Mon corps me fait mal, il se tord, il s’abhorre et se tord encore... tout comme ces murs de pierre aurais-je encore la force… ?

Aujourd’hui tout est noir ou plutôt… tout est gris, l’écriture éclaircit la vision de la vie.

 

Cet austère bâtiment de pierre est un lieu d’espérance : un soleil s’est levé à l’ouest ! La Grâce m’a atteint Inondant cette cour d’une clarté nouvelle, illuminant mon regard d’une vision céleste, enveloppant mon âme d’un bien-être douillet, difficile à partager. Je voudrais crier à la statue du Cardinal qu’il n’est plus le personnage  central. Je voudrais dire à ces grilles, dont les pointes dorées s’élancent vers le ciel, qu’il est une étoile nouvelle s’ajoutant aux mille et une de ce palais merveilleux et qu’il faudra la protéger. Je voudrais… je voudrais… mais ne le peux pas. Chanter ! Crier ! Hurler ! La voix me manque, mon cœur s’affole, j’exulte en moi, j’existe enfin ! 

   

  

Ce texte fait partie du compagnonnage mis en place entre Le Nouveau Décaméron 2022 et l’atelier d’écriture Racines de Ciel, animé par l’écrivaine Isabelle Miller, dans le cadre des activités littéraires du festival Racines de Ciel

Le thème choisi cette année était « Le musée imaginaire » articulé autour de plusieurs propositions successives.

La deuxième proposition à laquelle le présent texte souscrit était : 

« Le témoin. Les auteurs font parler en monologue intérieur un personnage d'un tableau de leur choix »

  

 

Avis aux lecteurs

Un texte vous a plu, il a suscité chez vous de la joie, de l'empathie, de l'intérêt, de la curiosité et vous désirez le dire à l'auteur.e ?

Entamez un dialogue : écrivez-lui à notre adresse nouveaudecameron@albiana.fr, nous lui transmettrons votre message !

Nouveautés
Decameron 2020 - Le livre
Article ajouté à la liste de souhaits