Agnès Marin - Racines

  

Un poème de l’exil et de la nostalgie, par Agnès Marin.

 

          

Racines

 

Quel est ce chant où mon âme chavire et où j’entends :

« Elles sont bien là, grand-mère, elles sont bien là » ?

Si ce n’est plus ma terre,

Si toi, tu l’as quittée sans regarder en arrière,

Si ceux qui sont restés ont banni ton retour

Et si pour eux, maintenant, je suis une étrangère,

Si la mer nous sépare,

Si au cœur des montagnes nulle maison ne m’attend,

Moi, ta petite-fille, qu’éclairent nos heures passées ensemble,

Ma jeunesse écoutant ton hiver,

Toi, aujourd’hui partie au-delà des nuages

Et moi gagnant ton âge,

La chanson que tu ne m‘as jamais apprise,

Je la planterai dans le frisson des mots

Où tremble, toujours vivant,

L’arbre en sa racine.

Agnès Marin

 

 

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