- LND 2022 - Février
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Perdre pied, se sentir diminuer, irrémédiablement : les mots de Michel Bouchy sont durs à entendre. Pourtant, ils sont là les mots ! Ils tintent, ils volent… et portent ! Preuve de vie et de courage !
Dépendance
Quand le corps affligé ne peut masquer sa peine
Qu’il se voute et se tord en silence se traine
Faut-il se résigner abandonner la scène
L’image dégradée deviendrait-elle obscène
Les gestes quotidiens ne servent qu’à survivre
Les forces diminuent faut-il fermer le livre
Se contenter d’hiver et supporter son givre
Croire encore au printemps aux parfums qui enivrent
Le handicap est là il a poussé la porte
S’est invité sans bruit intrus en quelque sorte
Puis petit à petit s’est révélé escorte
Présence continue désormais qu’on supporte
D’apparence bénigne sans douleur accablante
Le mal fait son chemin parodie affligeante
Le mouvement se perd la raideur est pesante
Marcher devient épreuve plus dure sera la pente
Mais cette déficience altérant l’existence
Génère une autre peine bien plus avilissante
Finie l’autonomie voici la dépendance
La personne se meurt la vie devient tourmente
Quel douloureux état que d’être à la merci
Que d’être condamné à devoir dire merci
Que de chercher dans l’ombre l’espoir d’une éclaircie
De n’y trouver que grain pour un ciel obscurci
Ajaccio le 4 janvier 2022
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