Pierre Lieutaud - Hommage à Bobin

Hommage à Bobin 

 

 

Des mots de lui… Bribes de rencontres sur France culture.

J’ai écouté un prélude de Bach au luth,

aujourd‘hui, alors que Bobin venait de mourir…

Le deux octobre, 

il y a quelques jours seulement, 

il proposait d’écouter 

ces gouttes d’eau claire 

qui valsaient dans l’air

tourbillonnaient de joie, 

de tristesse à venir, je ne sais…

« La poésie permet d’entendre une chose 

qu’on écrase, qu’on écrase…l’humanité.

Elle réveille nos cœurs d’enfant,

Elle aide à regarder des choses qu’on croit inutiles »

« Je suis maladivement sensible aux voix.

Elles lisent mes textes profondément

comme des lettres, 

une voix qui amène le courrier à quelqu’un 

qui entend ce qu’il a en lui, peut-être ».

« Les commentaires de l’auteur 

peuvent détruire le livre.

Aussi, quand je parle de mon livre 

je continue à l’écrire »

« Les morts sont là, n’ont pas disparu,

Ils sont à l’abri,

toujours présents, 

ils remplissent, traversent ma vie,

ils la réjouissent, l’allègent.

Une musique qui appelle au loin, 

une brume de mélancolie, une marée 

montante et descendante ».

« Le groupe Chatterton,

un groupe soudé par le chant et la musique,

une intensité presque muette

de la vie qui nous manque,

des textes enclos en eux-mêmes ».

« Le regard d’enfant sur les choses et les gens.

Les enfants repèrent les petites failles 

chez les grands qui leur font regarder 

ce qui tombe de la poche de Dieu ».

« Les choses et les gens sont un peu plus que leur apparence,

le plus familier est tissé d’éternelles images. 

Elles m’arrivent toutes armées comme du fond des temps. ».

« Je n’écris pas, je reçois les choses, les images

qui ont aussitôt leur manteau de mots.

Je ne pense à rien, je ressens les images,

un regard qui voit derrière les choses, 

qui transfigure les choses.

Je crois que chacun ressent ce que je ressens.

Simplement, je les mets en mots ».

« Le moindre évènement ébranle mon cerveau 

comme un tremblement de terre ».

 

« Une femme inconnue est entrée dans le bar, 

elle a serré la main de tous les clients,

J’ai compris que l’humanité est un bloc, un seul bloc ».

« Les variations de Bach…

Il s’est mis au service du silence 

qu’il fait tinter merveilleusement.

Il a réalisé un fric-frac sur mon cerveau

Je ne peux plus écouter que lui ».

« Je ne peux pas écrire en musique,

la musique est une pensée élaborée,

mon écriture est un feu primaire, instinctif

que la musique peut parasiter ».

« La poésie est un mariage. 

Associer deux images empruntées 

à des domaines différents,

un jonglage entre des domaines

comme le geste d’un jongleur ».

« Je pense que le langage doit être en creux 

pour parler de Dieu.

Dieu est l’abime intérieur. 

Rien n’est vivant qui n’est spirituel,

le spirituel est lié au vivant 

et c’est la poésie qui l’attrape ».

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