Renata - Ma Quête

  

Le retour sur soi ? Une quête au bénéfice des autres ! Le Graal de Renata

  

 

 

Ma Quête

 

Coupe de métal précieux, Saint Calice contenant le sang du Christ ou quête initiatique, le symbole du Graal, au cours des siècles, a évolué. Il est, néanmoins, toujours empreint d’une grande valeur et pour l’atteindre, il demande persévérance et courage.

 

Aujourd’hui, c’est la quête initiatique qui m’inspire. Elle commença l’année de mes 28 ans mais son origine remonte à ma petite enfance.

 

J’étais à peine âgée de 18 mois lorsque ma mère mit au monde une petite sœur qui, à l’âge de quatre mois, faillit mourir d’une méningite aigüe. À ce moment-là, je ressentis un grand sentiment d’abandon. Ma sœur attira toute l’attention de ma mère, d’autant plus, qu’à l’âge de sept ans, elle-même avait perdu un petit frère âgé de quelques mois. Ce souvenir avait marqué sa mémoire d’enfant et elle craignait toujours que ma sœur décède.  Aussi, elle ne pouvait pas être très attentive à mes besoins et me demanda, très jeune, de faire des efforts pour protéger ma sœur.

 

En grandissant, je pris l’habitude de m’occuper des autres tout en négligeant mes propres besoins. Ainsi à l’âge adulte, je ressentis un profond mal-être, accompagné d’un grand stress. Après la naissance de mes deux enfants, ne voulant pas leur faire subir mes difficultés, je décidai de faire une recherche afin de mieux me connaître. Ma quête débuta à ce moment-là.

 

Grâce à de belles rencontres, j’entrepris une thérapie individuelle et une thérapie de groupe. Je m’inscrivis également à un cours régulier de yoga. Ces différentes initiatives allaient me permettre d’avancer rapidement dans ma quête. En effet, la thérapie mettait en lumière mes « schémas limitants » tandis que le yoga m’apportait un apaisement et dénouait certains nœuds psychologiques inscrits dans mon corps. La colère intérieure, contenue au cours de toutes ces années, commençait ainsi à s’estomper au fil des jours.

 

Je ne savais pas où allait me mener cette quête mais la sensation de liberté, la confiance en moi et la joie que je ressentais, chaque jour davantage, me laissaient penser que j’étais sur la bonne voie.

 

Des envies ou peut-être des besoins, enfouis depuis très longtemps en moi, commencèrent à se manifester. Pendant une quinzaine d’années, j’allais expérimenter et approfondir différentes pratiques : la danse, le chant, le massage, le Yoga et le Qi Gong. Chaque pratique m’enrichissait et m’apportait à la fois, un bien-être et une confiance en mes capacités. Chaque jour, je me fortifiai et cela m’encouragea à me diriger vers l’enseignement du Yoga et, plus tard, du Qi Gong. Un nouveau challenge pour moi. J’allais devoir être, à la fois,  à l’écoute des besoins de mes élèves, tout en restant à l’écoute de mes propres besoins.

 

Ces pratiques, dans lesquelles je m’investissais totalement, me permettaient de bien progresser dans ma quête. Elles réparaient mes blessures d’enfant. Elles étaient joyeuses et me faisaient du bien. Au fil du temps, j’observais que ces changements, dans ma vie, entraînaient d’autres changements importants. Ainsi, je me rendis compte qu’en répondant mieux à mes besoins, j’étais moins dans l’attente de l’affection des autres. J’étais moins sensible à leur jugement et j’avais moins besoin de leur reconnaissance. Peu à peu, je me libérais de tous les compromis que j’avais dû mettre en place pour gagner leur affection. Quelle révolution pour moi ! 

 

Cependant, en faisant de moins en moins de compromis pour être reconnue, je me rendis compte que cela entraînait aussi quelques fois des tensions. En effet, lorsque je me trouvais en présence de personnes à l’écoute de leurs besoins, tout se passait bien, elles comprenaient que je puisse avoir un autre besoin qu’elles. Elles respectaient mes choix. Mais pour d’autres personnes, qui avaient l’habitude que je fasse passer leurs besoins avant les miens ou qui ne respectaient pas leurs propres besoins, elles n’acceptaient pas que je puisse avoir un besoin différent.

 

À ce moment-là, elles avaient l’impression que je les rejetais. Une tension alors s’installait et souvent, je devais mettre une certaine distance entre nous pour ne pas subir leur agressivité. Pourtant, ce NON que je leur exprimais, était seulement un OUI que je me donnais afin de me respecter. Ce  n’était pas un rejet vis à vis d’elles.

 

Ma quête m’ouvrait à une toute autre conscience et mon regard changeait à la fois sur moi et sur les autres. Je réalisais que j’aimais autrement, non plus par besoin d’affection ou de reconnaissance mais pour le plaisir d’être ensemble dans le partage et l’échange simplement.

 

Cette prise de conscience me rappela alors une phrase souvent entendue dans l’enfance :

            

                    « AIME TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME ».

 

Notre civilisation judéo-chrétienne dans la pratique a surtout privilégié « Aime ton prochain ».  Les ecclésiastiques étaient instruits, ils savaient probablement qu’en nous encourageant à nous respecter et à nous aimer nous-mêmes, nous aurions retrouvé notre « pouvoir de décision » et aurions été plus à même de contester l’autorité de l’Église et ses principes limitants. Ils auraient alors perdu de leur pouvoir à nos yeux.

 

Si cette phrase avait été « RESPECTE-TOI ET TU RESPECTERAS MIEUX TON PROCHAIN ET TON ENVIRONNEMENT », notre société aurait-elle été différente aujourd’hui ? Peut-être ?

 

Nous sommes les héritiers de ce passé, mais nous avons encore la possibilité de choisir. Pour ma part, après avoir vécu un profond mal-être, j’ai fait le choix de quitter ce schéma de sacrifice, soumise continuellement aux besoins des autres, pour prendre soin de mes propres besoins, sans avoir peur d’être jugée « égoïste ». C’est encore ma quête aujourd’hui. Depuis que j’ai fait ce choix, je me sens chaque jour plus libérée, plus heureuse et plus authentique avec ceux qui m’entourent. Je suis moins dans le jugement et la rancœur.  Je respecte mieux le choix et les besoins des autres.

 

Le chemin est encore long et aujourd’hui le quotidien se charge régulièrement de me proposer des expériences pour me faire encore grandir dans la quête que j’ai choisie. Je n’ai pas encore atteint le GRAAL hélas ! Mais est-ce vraiment important ? L’essentiel n’est-il pas dans la quête pour l’atteindre qui me libère et me sert de lanterne pour éclairer au quotidien le chemin de ma vie de plus en plus lumineux.   

   

  

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