- LND 2021 - Juillet
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Une vie passe et le destin qui l’infléchit, inéluctable. Une mélancolie de Liliane Vaillant.
La morte saison
Deux fois traversant le fleuve
Le sinistre batelier
Mutique comme une veuve
M’a confrontée à l’épreuve
De la porte aux noirs piliers
Deux fois j’ai dit tu m’encombres
Avec ton zèle, passeur
Tu veux que parmi les ombres
Demain je ne sois qu’un nombre
De ton funeste labeur
Je sais que notre rencontre
Est remise au lendemain
Je peux retarder la montre
Mais rien ne luttera contre
L’impitoyable destin
Ce soir je suis à la porte
Où il frappait en pleurant
Le vent d’automne m’apporte
Une odeur de feuilles mortes
Et de raisins pourrissants
À quoi bon vouloir comprendre
Où nos soleils s’enfuyaient
Nos mains flétries vont se tendre
Mais ne trouveront que cendres
Là où brasillait Juillet
Le chant du fils de Calliope
Dans son murmure esseulé
Ni les parfums d’héliotrope
Ni l’albâtre de Canope
Ne sauraient nous consoler
Adieu baisers, rires tendres
Adieu rondes et chansons
Même à qui ne veut l’entendre
Mais qui ne peut s’en défendre
Viendra la morte saison
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