Nicolas Lopes - Trois poèmes

  

De qui dresse-t-on le portrait en définitive ? Deux poèmes de Nicolas Lopes.

  

[Thème portrait]

  

    

Du bout de mon stylo

  

Je dessine du bout de mon stylo, 

Inscrivant chez celui qui lira ton portrait. 

De mes yeux coulera l'encre de mes émotions. 

Essayer de transmettre celles qui sont là. 

Je voyage dans son intelligence, 

Son rire me traverse, 

De sa joie je m'enivre de vivre. 

De sa présence en découle une rivière de bien-être. 

De ses petits riens, de moments partagés, 

Désaccord et colère, 

Rencontre humaine. 

Répondant toujours "ça va", 

Titre de son livre ! 

Là où des fois d'autres pourraient dire… 

Rêver sans cesse, 

               À jamais de ce coucher de soleil. 

Tes yeux emplis de lumière pastel 

De couleur peinte au mur naturel 

Je trébuche à tes côtés. 

Portrait de l'autre, portrait de soi. 

   

21 novembre 2020

  

Qui suis-je ?

  

Qui suis-je ? 

Portrait de l'Homme dans une histoire. 

Peut-être la mienne. 

Je ne te connais pas. 

Caché sous de la peau, de la chair. 

J'apprends à t'apprivoiser. 

Frère humain ! 

Je suis un peu de vous, et personne à la fois. 

Je cherche à savoir et comprendre 

Le fonctionnement des rapports. 

Des doigts errant effleurent

Les contours de mon visage, 

Les traits qui me caractérisent. 

Voyageant avec mon seul regard, 

Porté par l'empathie, 

Je suis plongée dans un monde. 

Autoportrait perdu, 

Déformé par le miroir de la vie. 

21 novembre 2020 

  

  

Portrait de la solitude 

  

Je suis là ! 

Errant dans les ruelles, 

Cherchant âme qui vive. 

Marchand sous les feux artificiels, 

Suivis de l'ombre de moi-même. 

J'erre. 

Si vous me rencontrez, 

N'ayez point de peur, 

Ne me jugez pas. 

Alors que je continue mon chemin, 

Traversant les barrières usées, 

Des barricades forgées de mes mains,

Je descends toujours plus bas. 

Aligné sur un mur, 

Je vois un enfant, un ado, un majeur, un jeune homme. 

Ils sont là ! 

Ils sont moi ! 

Passant auprès d'eux, 

Ils me regardent comme si je leur étais étranger. 

Le regard triste, 

Le regard de mon enfance. 

L'enfant me regarde, 

Debout dans les décombres d'une guerre interne. 

Il me fait signe. 

La pénombre d'une nuit installée 

Depuis plusieurs décennies, 

Me rendant difficile, de voir ce signe. 

Il me dit, au revoir de la main ! 

Leurs regards face au mien, 

Leurs visages suivants mes pas, 

Je continue mon chemin. 

23 décembre 2020 

   

   

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