Bertrand Ducreux  -  Souchy-Voulzon

   

Une chanson pas si facile à écrire… (allo, bobo !) de Bertrand Ducreux 

 

 

Souchy-Voulzon

  

J’écrirais bien une p’tite chanson,

Une p’tite ballade que l’on sifflote,

Une ritournelle sans prétention,

Qui chauffe le cœur comme une bouillotte,

Pas changer l’monde, ou juste un brin,

Deux, trois minutes, l’temps d’un refrain,

De jolies rimes, bouton-pression,

À la manière d’Souchy-Voulzon.

 

lls chantent nos vies sans avoir l’air,

Rêvent de Kim Wilde, d’Ava Gardner,

Derrière les mots, leurs drôles de rimes,

Ils passent L’Amour à la machine,

Si ça t’plaît pas, faut t’faire soigner,

Ou tar’ ta gueule à la récré !

 

Ils ressuscitent Latécoère,

Conjuguent Schiffer et Sulitzer,

Des p’tites pop songs pas si légères,

Même si les filles, les fancy-fair,

Belle-Île-en-Mer c’est pas Bidon,

Une AOP, Souchy-Voulzon.

 

J’entends encore Rockollection,

Que joue en boucle l’électrophone,

Les seventies, les cheveux longs,

Et chez Guy Lux, Voulzy, Souchon.

  

C’est décidé, j’me jette à l’eau,

J’hésite encore, plume ou stylo ?

Plus qu’à trouver une chouette idée,

Qui fait les corps se renverser.

 

Genre une guinguette, un soir d’été,

Une fille qui danse, elle est jolie,

Sous ses pieds nus, la liberté,

Il l’aime déjà, c’est beau la vie.

 

Il c’est Jimmy, un garagiste,

Des p’tits boulots, des sorties de piste,

Il se rêvait en Gene Kelly,

Il a les mains dans le cambouis.

 

Toute la semaine, sous les capots,

Il s’use la tête, les mains, le dos,

Sa seule soupape, quand le sam’di,

Il change de peau, de carrosserie.

 

J’entends encore Rockollection,

Que joue en boucle l’électrophone,

Les seventies, les cheveux longs,

Et chez Guy Lux, Voulzy, Souchon.

 

J’ai mon décor, j’ai mon histoire,

Mais j’en fais quoi, de mes lascars ?

Ils se marièrent, vécurent heureux,

Ou la galère, avec des bleus ? 

 

Et puis surtout, y’a le refrain, 

Qui fait vibrer, taper des mains,

On va s’aimer ou c’est fini, 

Ces mots qui changent parfois la vie.

 

Reste la musique, ça j’sais pas faire,

Joue contre joue ou la-la-lère ?,

À moins qu’un rock ou une rumba,

N’emportent les foules loin des tracas.

 

J’l’entends déjà ma p’tite chanson,

Là, sur vos lèvres, comme un bonbon,

Tube de l’année, d’un mois, d’un jour, 

Comme toutes les autres, elle parle d’amour.

 

Ah oui un titre, ça compte aussi,

Ballade de Jim ? Zut, déjà pris,

Putain c’est dur d’faire une chanson,

N’est pas qui veut Souchy-Voulzon !

 

J’entends encore Rockollection,

Que joue en boucle l’électrophone,

Les seventies, les cheveux longs,

Et chez Guy Lux, Voulzy, Souchon.

   

  

Avis aux lecteurs

Un texte vous a plu, il a suscité chez vous de la joie, de l'empathie, de l'intérêt, de la curiosité et vous désirez le dire à l'auteur.e ?

Entamez un dialogue : écrivez-lui à notre adresse nouveaudecameron@albiana.fr, nous lui transmettrons votre message !

 

 

Nouveautés
Decameron 2020 - Le livre
Article ajouté à la liste de souhaits