Nicole Santarelli - Le jeune homme et le « microbe »

Nicole Santarelli prévient : il ne faut pas jouer au plus malin avec un virus… il adore cela !

 

 

Le jeune homme et le « microbe »

 

Un jeune homme bien mis,

Et du reste fort instruit,

Menait à Paris une vie de nanti.

À lui les collections de voitures et de filles,

Les sorties entre amis, les concerts, les folies.

Il voyageait de pays en pays,

Les poches bien remplies,

Et s’enorgueillissait d’être partout chez lui.

 

Un tout petit virus, un jour le surprit.

Il venait du fin fond de l’Asie,

Sur un copain à lui,

Sans frontières, sans pays.

Le jeune homme lui dit :

Qui tu es, toi, pour me dicter ma vie ?

Il se croyait maître chez lui,

Bien à l’abri.

 

Lors du confinement, il prit la clé des champs,

Chez ses parents.

Le virus, ravi, le suivit.

Notre jeune arrogant,

D’un revers, le chassa.

Va-t-en, microbe infâme,

Jamais tu ne m’auras.

 

La « bactérie » sans gêne,

Se nicha chez le père.

Le pauvre homme, affaibli

Ne lui résista point.

La mère, contaminée,

Le suivit peu après.

 

Le jeune homme, fort marri

De ces événements qu’il n’avait pas prédits,

Attacha une corde

À un vieil arbre rabougri… Et s’y pendit.

 

La morale de l’histoire, la voici :

Un peu de modestie en rien ne nuit.

Un peu de jugeote non plus.

Mes chers amis, ne croyez pas

Que « la finance et le négoce »

Apportent au monde le salut,

Lorsqu’un petit virus, un minus,

Peut vous conduire tout droit

À la corde du pendu !

  

  

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