- Le Nouveau Décaméron
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Trois poèmes empreints de triste mélancolie… Peut-être l’effet des premières grisailles automnales ? Le romantisme brille encore de quelques feux chez Jean-Michel Guiart.
I
Réflexions ordinaires
Pardonnez-moi cette absence
Mon esprit m'a emmené en voyage
Vers le lac de mes pensées
Là où je ne puis voir le fond
Bien des moments sont sujets à réflexion
Des présages qui vont et viennent
Qui sonnent le glas de mes étourderies
Je ne peux pourtant m'arrêter
De me questionner est-ce cela la curiosité
Ou bien la flânerie
De se laisser guider par des envies
Des humeurs passagères
À la terrasse d'un café
Où dans le coin d'une bibliothèque
Sur la vie et ses mystères
Une évasive quête de sens
D'un sujet virevoltant
Qui flirte avec les normes
Car du génie à la folie
Il n'y a que l'opinion d'autrui qui change
Ceux pour qui le savoir est une souffrance
Dans les deux cas
Il nous renvoie à la solitude
Celle d'une incompréhension passagère
À tous ces auteurs et poètes
Morts et enterrés et tous ceux
Qu'il me reste à découvrir
À ceux qui ravivent mon sourire
À ceux qui troublent mes idées
À ceux qui nous poussent à croire
Que l'imaginaire se fertilise
Avec la justesse du bon mot
Nous ne sommes que des disciples
Et la littérature nous aide à trouver nos maîtres à penser
Ceux de qui on se revendique avec fierté
D'être un des héritiers d'un patrimoine impérissable
Pour celui qui veut nourrir son esprit
Tendre l'oreille aux syntaxes mélancoliques
Prendre le temps de caresser
Les émotions éprouvées
À la lecture de quelques pages
Sur la société et ses mirages
Lors de réflexions ordinaires
II
Triste asile
Issue d’où la peur est choyée
Cette vie flirte
Avec une mort sans encombre
Dans les entrailles
D'un bleu aussi profond que l'océan
Punissez-moi de vos regards insistants
Sur la couleur de ma peau, sur ma religion
Punissez-moi de cette vie qui n'a jamais été mienne
Hors de cette humanité sectaire
Punissez mon existence latente
Sous le poids d'un insoutenable espoir
Punissez-moi de vous voir
Triste asile enfermement
D'un exil par une peur
De voir l'autre comme soi sous un autre jour
III
Adversité
Avec comme providence l'horizon
Et la brise comme maîtresse
Je partirai
Partager la vérité
D'une vie vécue
Dans l'adversité
Pour cette justesse
Qui égale l’intense regard
Pour décrire cette humanité
Un loup est un loup
Un mouton est un mouton
Je ne sais plus ce que je suis
Ni ce que je dois être
La mort me guette
Elle m'éteindra
Tel ce vieux lampadaire
Dans cette pénombre
Qui présage l'aube
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