- Decameron Libero
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Jimmy Blue, en deux cris de rage et un chant d’amour, en appelle aux consciences…
Ce paysage
Mon regard s'éparpille dans ce paysage
Cet horizon me questionne de bout en bout
L'écume des vagues qui jaillit avec fracas
Me laisse déceler la force de l'océan
J'aime y revenir près de cette mer
Blotti contre ce sable chaud
Ce ciel bleu m'appelle
Sur cette plage qui sublime les esprits
Comment y rester insensible
À ce désir d'ailleurs
J'envie ces bateaux qui voguent au loin
Qui dansent inlassablement avec les vagues
Ce paysage m'invite à l'évasion
Rien que d'y voir ces oiseaux
S’accommoder de cette brise
Frise l'envie chez moi
De voler à mon tour
En attendant que mes ailes poussent
Je nage entre ciel et mer
Et laisse derrière moi
Ce progrès insensé
Ce paysage est mon refuge
Il est un lieu précieux
Où je n'ai plus peur de vivre
Il est mon temple
Qui m'initie à la contemplation
Un jour je ne ferai qu'un
Avec ce banc de sable
Je retournerai poussière
Virevoltant dans cette brise marine
Qui caresse ma sensibilité
De me dire qu'un jour
Je reposerai dans
Ce paysage pour l'éternité
Le confinement
Pendant ce confinement délaissant le pop-corn et le coca-cola
Pour (re)lire du Émile Zola ce temps finalement
Nous amène à affiner nos esprits Et ainsi repenser le monde
Car notre mutisme a eu raison des chants d'oiseaux
Que nos enfants ne connaitront plus, confinés nous l'avons toujours été
D'une servitude volontaire au capitalisme effréné le venin de cette société dont nous sommes tous
Des vaccins en puissance ce temps laisse aller la réflexion
Qui désavoue les politiques d'agir pour l'intérêt général
Car la société civile trouve les solutions tandis qu'ils entretiennent les problèmes
En vue d'élections dont ils sont les prestidigitateurs
Dans le cadre de cette politique spectacle, pitoyable gouvernement de Kaamelot
Dont le vivre-ensemble semble être l'obstacle de leur projet de dissension
Le vote dites-moi, ce bout de papier qui disparaît dans une boîte
Comme nos voix qui tombent dans l'oubli, avec pour seul motif d'avoir misé
Sur le mauvais cheval, muselant en silence toutes nos libertés d'actions collectives
Oui cette illusion a de beaux jours devant elle que le vote soit blanc ou non
Quel que soit notre bord politique a-t-on vraiment envie
De transformer cette planète en un immense centre commercial
Avec le parking qui va avec pour parquer une morale au rabais
Friande de Nutella et de Black Friday Loin des ateliers de misère du Rana plaza
En France on trouve plus de masques à Halloween qu'en cette période de pandémie
L'heure est à l'organisation pour faire abdiquer ces politiciens irresponsables
Qui nous renvoie à la solidarité nationale, eux qui ont tant fustigé le service public
À grand coup de matraques, de balles LBD, de bombes lacrymogènes
Et autres propagandes médiatiques demeurent désormais sceptiques
Quand au revers du confinement, puisque nous payons plus d'impôts
Que les multinationales, pourtant on nous fait croire qu'elles sont indispensables
À notre bonheur tandis que leur philanthropie insidieuse se frotte les mains en période de crise
Maquillant le retrait de l'État qu'elles comptent volontiers remplacer tout ça grâce à nos impôts
La part de la valeur ajoutée qu'on nous laisse pour mieux nous la reprendre
Sous formes de diverses taxes, et autres fonds, sensés ruisseler mais qui visiblement
Se heurtent à l'appât du gain sans limite du néo-libéralisme
Mais ne vous inquiétez pas tout va bien, bientôt ce cirque existentiel reprendra
Avec ses artifices propre à cette société, ce grand manège de la consommation
À nouveau il y aura du pop-corn et du coca-cola sous une pluie de feux d'artifices
Illustrant cette joie éphémère qui fige notre existence sous-vide
Alors qu'unique nous le sommes déjà, quand nous formons un tout pluriel
En nous interpellant sur ce pouvoir d'insurrection qui nous incombe
D'avoir délégué au capitalisme le soin de dessiner les traits de notre humanité
Dorénavant victime d'un portrait insipide, d'une modernité aliénante aux accents totalitaire
Dessinons ensemble les contours de cette nature humaine, dénaturée par l'intérêt individuel
Faisant notre cette volonté qu'un jour prochain ici comme là-bas
Nous porterons ensemble sur le monde un regard éveillé comme rendez-vous historique
D'être les gardiens temporaires de cette maison commune, comme planète
D'entretenir, ses fondations comme étant le seul avenir qui prévaut
De respecter et craindre ces montagnes et ces lagunes comme seul et unique Dieu
Victime collatérale
Je vis sur ce trottoir confiné dehors
Pourtant je dois prouver mon exclusion par une attestation
Toute cette paperasse me lasse de cette société où les dés sont pipés d'avance
Ce canevas sociétal où certains s'empiffrent et les autres crèvent la dalle
Si on est en temps de guerre je suis une victime collatérale
Oubliés sur le champ de bataille laissé-pour-compte
Comme chair à canon, voir un animal de laboratoire
Dans cette cage qu'est cette ville vide
Tester si ce virus est bien ou non fatal
Restez chez vous sauvez soi-disant des vies, surtout les vôtres
Pour mieux fermer les yeux sur celles qui s'éteignent dehors
Je ne vous en veux pas j'ai l'habitude à chaque fête de fin d'année
C'est pareil les enfants vénèrent un père noël
Alors que nous le représentons
À vivre dehors ou dans une cabane de fortune
Pour ne pas qu'on nous infortune
Riches d'histoires et d'aventures, fier de notre liberté
Voguant au gré du vent aux quatre coins du pays si ce n'est du monde
Nous sommes les pères noël tombé du traineau,
Fouetté par le froid glacial de l'indifférence
Ces rues m'appartiennent elles habitent mon regard
Moi le cafard qui erre sur vos trottoirs qui me possède par ce bout de papier
Qui atteste mon échec
D'être un nuisible qu'on gaze à coup d'insecticide par la police
Qui n'a pas besoin de se cacher derrière un masque pour voir
qu'elle s'en donne à cœur joie de matraquer et gazer à bout portant des démunis
D'où elles tirent ce sentiment de puissance encouragé par un État qui desserre leurs laisses
À l'ombre de vos regards
Je m'y suis déjà préparé à la fin du monde car le mien s'est écroulé
Il y a de ça quelques temps où un beau matin
Les poches vides vous vous apercevez que demain sera un autre jour
Je suis telle la gargouille au pied de cet immeuble à attendre
Que s'abatte ce château de cartes qu'est cette civilisation
Gagné par la folie de l'accumulation de papier et de faux-semblants
Nous sommes en guerre et les masques et munitions brillent par leur absence
Ce président a l'art de planter le décor pour mieux se cacher derrière le rideau
Par sa verve pernicieuse qui n'a d'égal que son irréalisme pédant
Nous sommes en guerre et même si ma vie ne vaut rien
Je ne suis pas préparé à mourir
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