Un très bel hommage à Paul Éluard, pilier du surréalisme, par Dorothée Coll.
Je t’ai connu
homme hologramme tissé de mots
esprit subtil et corps absent
Tu fredonnais un air intime
et tu tremblais
passionnément et en silence
comme un héros d’un autre temps
d’un autre monde, d’une autre vie
Ensemble
nous avons construit un palais
une salle de bal dans une ville fantôme
comme un havre de paix
où déployer nos ailes
où échanger nos plumes
Je n’attendais rien
Tu m’offrais l’ivresse des images
l’émotion brute de la poésie
C’est elle qui te maintenait en vie
homme incolore dans l’éther de mes nuits
J’ai tout lu, tout
Alors, tu m’as rendue au vent
endeuillée d’une chimère
mais, quand le sommeil me fuit
je reviens inlassablement
fondre
me dissoudre dans tes vers
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