Jean-Pierre Aillaud
« Tu dis n’importe quoi, tu verras mes enfants !
Crois-moi face à la mort, tu seras triomphant ».
Écoutez-moi tous ! Mon grand-père est éternel,
« Allô ? Il est 6 heures ! », « J’ai une mauvaise nouvelle ».
Trois avions, des larmes, une tonne de médicaments,
Et me voilà à l’heure pour ton enterrement.
Comment trouver la paix, si tout vient me hanter ?
Un saumon chez Félix, un feu d’artifice raté.
Revenons à ce temps, je hurle, je prie en vain,
Désormais mes souvenirs flottent dans un verre de vin,
Dans un restaurant fermé, une maison délabrée,
Ils ont perdu leur âme, tu ne vas pas rentrer.
Et cette fameuse chanson que nous chantions le soir,
Ses paroles déchirantes s’imposent comme un miroir,
Je suis devenue cette femme fixant le portrait,
De cet homme qu’elle aime, qui ne reviendra jamais.
Et après toi ? Des photos, des habits, quelques feuilles,
Ta famille entrelacée autour de ton cercueil,
Ces gens qui t’idolâtrent, que j’appelle tes « fayots »,
Mais ils ont bien raison, on n’oublie pas
JEAN-PIERRE AILLAUD
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