De moi à moi
Je connais les chemins où tu t’engouffres
ces sens interdits que tu prends tête baissée
ignorant le panneau
l’impuissance
l’injustice que tu ressens au plus profond de toi
l’inconfort de ton être qui se cherche entre désirs et règles
que tu rêves de transgresser
tous ces « in » d’un monde qui te heurte, te limite, t’éteint
mais te préserve aussi, encore un peu, de la suite.
Je sais les hurlements qui te hantent
cette soif de mordre, cette rage
la délivrance que tu trouves
dans les boucles d’un grand huit
où la vitesse te grise
où le souffle te manque
et où ton cri strident, tes larmes dans le vent
ont le droit de cité
dans la danse aussi
effrénée
sur une piste
où ton corps s’exprime
où ta sensualité s’exerce
où tu extériorises les tensions
la difficulté à gérer les pulsions qui te traversent.
Dans la sexualité, tu apprendras
à les accueillir, à les écouter
mais cela prendra du temps
laisse-toi le temps de grandir
Pour l’heure
dévale la vie
mais apprécie
chaque instant et la force des émotions qui s’y cachent
ne refuse pas de pleurer, de rire
laisse vibrer ton cœur même s’il déborde
- tout ce qui bout est vivant -
et surtout, aime !
Ça te déchirera parfois
mais aime.
Il n’y a rien, aucun sentiment
qui nourrisse davantage les âmes.
Tu verras
plus tard
dans longtemps
tu verras que tous ceux
qui, à l’adolescence, sont entrés dans ton cœur
t’ont construite telle que tu seras.
Crois-moi.
Je suis celle-là.
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