Elisabeta Petrescu - Frénésie convenue

 

Un hommage poétique à Délire à deux de Eugène Ionesco, par Elisabeta Petrescu.

 

 

Frenesia concorde

La guerra è tirar ai birilli 

con la ghigliottina del piano di sopra.

Caramellato il Melo da catrame.

Carcasse in corsa

al confine è tregua

le battaglie persistono

tra Bernoccoluti e Molli

sotto un torrido gelo

nei quartieri alieni. 

Statuaria la morte,

tête d’affiche,

sciopera solo febbricitante,

capeggia le micce

sui letti alternati.

Su materasso d’artista

tra sfoltiti sfollati 

un grand gendarme[1] poltrisce

privo di tatto ed arti 

e sue medaglie, starnutisce.

Quanta libertà invariabile! 

Ripartiamo senza sbavature

da primordiale 

adamantina corteccia

aperti come reliquie ai riti sinceri.

Bollente la pace non sbianca

l’arcobaleno non decolora 

né muore

di granate 

parole

ricorsi 

sentenze

di dolo altrui.

Rien ne va plus, les jeux sont faits.

 

Frénésie convenue

En guerre, la guillotine de l'étage au-dessus

en lançant les quilles, fait son jeu.

Goudronné le Pommier caramélé.

Des Carcasses en course

à la frontière la trêve

les combats persistent

entre Cabossés et Molles

sous un froid brûlant

dans les quartiers aliens.

Statuaire la mort,

tête d'affiche,

ne fait que grève fébrile,

manie les mèches

sur les lits alternés.

Sur un matelas d'artiste

parmi les évacués espacés

un grand gendarme[2] paresse

dépourvu de tact et de bras,

et ses médailles, il éternue.

Que d’invariable liberté !

Nous repartons nets et sans bavures

de notre primordiale

d’adamantine écorce

ouverts comme des reliques aux rites sincères.

Embrasée la paix ne blanchit jamais

l'arc-en-ciel veille à ses couleurs

il ne meurt pas non plus

ni de grenades

et de mots

ni de recours

et d’ordonnance

de la malice d’autrui.

Rien ne va plus, les jeux sont faits.



[1] Venere di Milo, nominata nel testo teatrale insieme alla Statua della Libertà, è stata definita “un gran gendarme” da Pierre Auguste Renoir.

[2] La Vénus de Milo, nommée dans le texte théâtral avec la Statue de la Liberté, a été définie comme « un grand gendarme » par Pierre Auguste Renoir.

 

Traduction en français de Carmela Mantegna.

Extrait de Ionescamente. Io ne esco come ?, Roma, Edizioni Ensemble, 2019, pp. 49-50

   

 

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