Kathy Ferrari - Trois poèmes

  

L’impossible… L’Ailleurs… Le flou et le noir. Trois poèmes d’amour et de mort, par Kathy Ferrari.

  

   

L’impossible…

 

Rescapée du blanc désert

J’ai survolé les mots du jour

M'agrippant à toi mon amour,

Aux vents fous, à découvert.

 

Je croyais retrouver du retour

Les astres de tes pas sur la terre.

 

Chaque jour j’ai crié. Creusé

Le ciel, les volcans, les océans. 

Acceptant la foi, les lois, l’émoi

Aussi à mon coeur usé, imbibé.

 

Aux stations de la Voie Lactée

J’attendais un message, un élan.

 

Le temps a incrusté ton image 

J’ai perdu la notion de nous.

Les routes mouvantes voyagent

Je cherche tes lèvres, ton cou.

 

D’un clapotis, d’un son mirage

Coulent des larmes sur mes joues.

 

Je renonce à la vie… Rivale mystérieuse 

Qui enlève le goût de tes baisers de miel.

Je m’envole dans l’oubli… Ombres envieuses

Qui m’arrachent à tes caresses vermeilles. 

 

Vers les vagues d’étoiles silencieuses,

Aux portes du temps

          Je t’attendrai.

 

 

L'Ailleurs

 

En robe papier froissé

Souvent d’un petit sien

Ivre d’amour elle se livre.

 

Frêles mains accoudées

Enrubannées de liens

À la dérive, elle veut vivre.

Poursuivre aux délices terriens.

  

Mais son regard troublé, opaline

À l’horizon parfaitement violine

Son cœur brisé de vestiges

De cruels souvenirs, se fige.

 

D'un sourire couleur carmin

Comme sa bouche exquise

Entrouverte aux esquisses 

Parfaites d’un dessin, d’un rien.

 

Elle sent, nostalgique et vaincue

Un souffle vagabond sur elle.

Des miroirs de vérité elle s’est tue.

Bientôt la vie va la quitter

… À tire-d’aile.

 

D’un ultime râle près de la grêle

Les yeux au ciel

Elle se couche résignée.

Adieu les Hommes, les Fous, les Saints

Enfin des nuits de rêves, des jours sans fin.

 

 

Le flou et le noir

 

Le blues et le noir

Mélancoliques espoirs

Trous de mémoire.

Piller mes humeurs, 

Bar à cocktails.

 

J’ai trop bu, pinot noir

Chartreuse alanguie

Alourdie de vapeurs de larmes,

Je baisse les armes.

 

Effacer en surface tes yeux

D’un blue lagoon vitreux.

Finies nos retrouvailles,

Cocktails à la paille.

 

Je me rends, c’est navrant

Je cède pourtant à tout.

Aux amants enivrants

Aux amours décevants. 

 

Nébuleuses vapeurs

Liqueur violine brûle mon cœur.

Garder l'essentiel,

Bar à cocktails.

 

Flou artistique

Rires satyriques

Armée de fantassins

Je dévoile un sein.

 

Image floue,

Ombre de ton corps 

J’ai des remords.

Accidentel, c’est officiel.

Bar à cocktails.

 

J’ai trop aimé

Maintenant j’ai envie de pleurer.

L’alcool, c’est traître

Je bats en retraite.

 

Pas de trèves, 

Bar à sèves.

Je noie nos ébats 

Extra-sensoriels.

 

Me retranche avec aisance

Sortir du trou

Sortir du flou

Sortir des idées noires.

Est-il trop tard ?

Je perds ce combat existentiel

Obsessionnel cocktails.

   

   

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