Quatrième de couverture
La découverte de la flore de Corse a sans doute débuté avec les premiers arrivants dans l’île, au Néolithique. Mais il faut attendre les premiers écrits des grands érudits de l’antiquité Theophraste, Dioscoride et leurs continuateurs pour que la découverte se mue en connaissance avérée. À cette époque le savoir sur les essences « utiles » et celles notamment nécessaires à la construction marine est stratégique : la marine à voile nécessite de beaux et grands mâts et la Corse en possède d’incomparables.
Des siècles plus tard, avec l’essor de la botanique, science majeure car étroitement liée à la médecine et à la pharmacie, les enjeux deviennent plus précis et spécifiques: il s’agit de découvrir des plantes et leurs principes. Le répertoire devient immense.
Comment la Corse, dans cet élan général, aurait-elle pu échapper à l’intérêt des grands savants du Moyen Âge et de la Renaissance ?
Vint enfin le temps de la recherche systématique, chaque plante sauvage devant trouver sa place, son nom, ses parentés, dans le grand album de la botanique mondiale.
La Corse accueillit, dans cet effort de systématique d’une ampleur inégalée, de grands noms de la botanique dès le XVIIe, jusqu’au XXe siècle. C’est
« l’âge d’or » de la botanique insulaire: de nouvelles espèces pour la Corse sont alors répertoriées !
Parfois oubliés, souvent méconnus du grand public, ces pionniers opiniâtres, ces valeureux savants, ces extraordinaires « découvreurs de fleurs », sont à leur tour l’objet d’une redécouverte...
Au lecteur d’aujourd’hui de remettre ses pas dans les leurs, de parcourir les maquis et les forêts de Corse en leur compagnie et de participer à son tour à la grande aventure de la botanique en Corse.
L'autrice
Angélique Quilichini est maître de conférences en écologie évolutive, elle enseigne la botanique et l’évolution à l’Université de Toulouse depuis 2001. Ses recherches portent sur l’évolution florale et la pollinisation, notamment dans un contexte de gestion des interactions et des populations d’espèces végétales menacées. Depuis 2016, après un passage de trois ans au ministère de la Recherche, elle s’occupe de recherche et d’innovation à la Collectivité de Corse. Elle a publié de nombreux ouvrages et articles scientifiques et notamment Jardins et vergers d’Ajaccio au fil du temps (Piazzola, 2017).