Anna-Lesia Albertini et Lesia Rabazzani-Fabiani - L'apocalypse

  

Le soleil est source de danger… comment faire ? Une nouvelle d’Anna-Lesia Albertini et Lesia Rabazzani-Fabiani.

 

 

L’apocalypse 

Le 24 novembre 2036, Corte, au parc de l’Hôtel de ville. 

  

On se rend au parc pour que nos enfants se divertissent, car l’après-midi il n’y a pas école. L’école est très high-tech, en fait il n’y a pas d’école. Cela marche avec un système inspiré du confinement de la crise mondiale du Covid-19 en 2020, le télé-travail. Cela a beaucoup évolué depuis seize ans, on voit de chez nous la maîtresse en 3D. C’est un système d’hologrammes où l’on peut choisir la tenue de la maîtresse ou du maître car en général, ils ne s’habillent pas très bien ! Une pièce technologique consacrée à l’école est automatiquement mise dans chaque maison. 

À cause du réchauffement climatique, l’école n’est que le matin car l’après-midi il fait trop chaud pour y rester ; cela peut exploser et surtout être dangereux pour nos enfants. Si nous pouvons sortir l’après-midi, c’est grâce aux climatiseurs géants situés au-dessus de la ville. 

Charles-Jean et Pierre-Antoine, impatients, se précipitent et courent vers l’aréotobo, qui est en quelque sorte un toboggan volant. Il y a également d’autres jeux technologiques inspirés des jeux de notre enfance comme le travel-sky, importé des États-Unis. Ce jeu consiste à s’asseoir sur un siège qui se balance, pour nous faire voyager. Les parents choisissent le temps du voyage et le lieu. La cabine monte les enfants dans le ciel et les vitres nous donnent l’impression que nous visitons un pays. Quelquefois, on peut sentir l’odeur de la culture culinaire du pays. En vérité, on reste dans le ciel. Pierre-Antoine a décidé de visiter Marrakech, il sent les odeurs des épices qui viennent des souks. Charles-Jean, lui, a décidé de visiter le Golden Desert de Dubaï. Il a eu le droit à une belle tempête de sable ! 

Les deux enfants sortent du travelsky quand soudain, des morceaux de plastique fondu tombent du ciel : les jeux technologiques explosent en mille morceaux. Il fait trop chaud, tous les jeux technologiques explosent. C’est l’apocalypse ! Toutes les personnes du parc se mettent à courir, à crier, on est tous angoissés ! Nous sommes pris d’une peur intense. Mon Dieu ! Une petite fille a explosé avec un jeu technologique ! On ne trouve plus la sortie du parc, comment va-t-on faire ? Tout est ravagé ! Il commence à faire très chaud, on se croirait dans un four ! Certaines personnes sont coincées sous les débris, il faut qu’on leur vienne en aide ! On arrive à sauver les plus légers et les plus petits, mais nous n’y arrivons pas pour les adultes. Nous devons protéger nos enfants, ils sont tout rouges. La peur les envahit ! Tout d’un coup j’entends une voix : « Anna-Lesia, sauve-moi ! ».  Je demande alors à Lesia si elle a entendu cette voix. Elle me répond : « Quelle voix ? » Je lui demande : « Tu m’as parlé ? » « Non pas du tout! » me répond-t-elle. Soudain une grosse explosion secoue la ville. Ça recommence ! Tout d’un coup Lesia se met à parler toute seule : 

« L’explosion va être terrible pour la ville et ses habitants, les arbres vont mourir de la sécheresse, il n’y aura plus de chaîne alimentaire, la plupart des animaux vont s’asphyxier et le peu qu’il en restera sera féroce et ils se baladeront en pleine rue : l’Apocalypse !

- Mais que racontes-tu ?, lui demandé-je.

- Anna-Lesia, je crois bien que je vois ce qu’il va se passer dans l’avenir.

- Lesia, aujourd’hui, ce n’est pas le jour de faire des blagues !

- Ce n’est pas une blague, j’ai comme un mauvais pressentiment. »

Anna-Lesia me prend et m’emmène sur le côté ; elle me dit à voix basse : 

« Tout à l’heure, je crois bien que la voix que j’ai entendue, c’est le soleil qui m’a parlé.

- Anna-Lesia je te crois, mais il faut que toi aussi, tu me fasses confiance, je sais ce qu’il va se passer par la suite.

- Cette explosion nous a donné un don ! affirme Anna-Lesia.

- Oui, je crois qu’il faut qu’on se serve de nos dons pour venir en aide à ces pauvres gens en difficulté », rajoute Lesia.

Toutes les personnes étaient écroulées par terre, et assoiffées, à deux doigts du malaise… Soudain Anna-Lesia dit d’une voix sûre : 

« Moi, je vais essayer de calmer le soleil pendant que toi tu iras chercher de l’eau pour les personnes et pour les plantes. »

Puis on voit Charles-Jean et Pierre-Antoine soulever un gros débris de jeux qui devait être très lourd, pour venir en aide à deux jeunes filles qui étaient coincées. 

« Lesia, je crois bien que nous ne sommes pas les seules à avoir eu un don ! », remarqua Anna-Lesia. Alors on leur dit de continuer à soulever les personnes coincées, pendant que nous, nous ferons autre chose. »

Dix minutes après, Lesia revient avec un sac rempli de bouteilles d’eau. D’un coup, elle voit Anna-Lesia qui essaie de distraire le soleil.

« Soleil, m’entends-tu ? 

- Oui je t’entends, que veux-tu ?

- Il faut impérativement que tu retournes d’où tu viens car tu es en train de nous mettre en danger et de causer la mort de certains d’entre nous.

- Cela va prendre beaucoup de temps, mais je vais essayer », ironise le soleil…

Nous retrouvons Charles-Jean et Pierre-Antoine qui ont réussi à sauver toutes les personnes coincées sous des débris de jeux. Tout le monde se regroupe et nous sortons tous ensemble du parc. La ville est ravagée. Les voilantes, qui sont des voitures inspirées de l’ancienne époque et qui désormais volent, ont complètement explosé. Les salons de thé et pâtisseries, construits en pâte à sucre ou en chocolat, ont fondu. La plupart des gratte-ciels se sont écroulés : heureusement, il n’y avait personne dans ces bureaux d’affaires. Lesia et moi habitons dans des maisons construites sous le sol, donc, nous avons été protégées et n’avons pas eu de dégâts. C’est un avantage d’avoir des maisons souterraines ! Le lendemain matin, nous apprenons aux informations que le soleil s’était trop rapproché des climatiseurs géants et les avait faits fondre. Bien évidement nous étions déjà au courant de la cause des ces évènements grâce à nos dons !

  

  

Corte au temps des hordes

En attendant le second tome du roman d’Anouk Langaney qui arrivera bientôt (Le Temps des hordes – Soupçons), les élèves de troisième du Collège Pasquale Paoli de Corte se sont mis au travail. Ils ont imaginé, chacun de leur côté ou en petits groupes, leur propre suite en répondant à ces questions : « À quoi ressemblera ton lieu de vie en 2036… quelle catastrophe pourrait s’y produire ? Comment t’en sortir (avec le super-pouvoir de ton choix !?). À toi d’écrire ». 

22 nouvelles ont été écrites dans le cadre du projet littéraire Corte au temps des hordes, dont celle-ci, par des élèves de la 3e Verte.

Avec la complicité de Stéphanie Fede Vincensini et d’Anouk Langaney.

Pour lire les autres textes c’est ICI

 

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