V. Battaglini, C. Battaglini, D. Dominici et M. Simonetti - Sauvetage futuriste et immédiat

 

Cette fois, il s’agit de sauver « l’animalité », en proie aux délires des humains ! Une nouvelle de Valentine Battaglini, Chloé Battaglini, Delia Dominici et Mathis Simonetti.

 

 

Sauvetage futuriste et immédiat

Aujourd’hui 24 novembre 2036, nous décidons de nous retrouver, après trois mois sans contact, dans la forêt de St-Jean, figée et sombre par l’extrême froideur du mois de novembre. Nous apportons des patinspropuls (sorte de patins avec des moteurs intégrés à l’arrière de ces derniers) pour en faire sur le lac gelé (formé à cause d’une faille terrestre).

Du fait de l’effrayante fonte de neige du mois dernier, un jour avant les vacances de la Toussaint, nous devons nous vêtir de nos vêtements ultramodernes, équipés de mini-chauffages. Nos vestes sont électroluminescentes, ce sont des vestileds.

Delia décide alors de se précipiter vers une passerelle de couleur plutôt sombre qui mène sous terre. Nous commençons à nous imaginer toutes sortes de danger :

- Les filles ! Venez, on va voir où ce chemin mène.

- Mais non Delia, nous ne savons pas où cela peut nous conduire ! C’est très périlleux !

Chloé décide de contredire Valentine, la stressée de la vie :

- Mais non Valentine ! Tu as regardé trop de films d’action ou je-ne-sais-quoi !

Soudain Chloé, certainement trop confiante, glisse sur la glace, comme d’habitude. Elle ne fait jamais attention.

- Aïe ! Oh… Les filles, venez voir, j’ai trouvé une pièce étrange !

Alors nous décidons de rejoindre Chloé dans cet endroit extrêmement mystique. Nous commençons à dévaler, délicatement, les marches étranges de la passerelle. Et là, une lumière fortement blanchâtre nous interpelle.

On a alors devant nos yeux une scène choquante, horrible, inhumaine, atroce. Aucun son, aucun mot ne peut sortir de nos bouches devenues bleues de peur et de froid.

Face à nous, des animaux craintifs, entourés d’individus extrêmement grands, voire gigantesques. Ces individus semblent effectuer des tests médicaux sur ces bêtes, mais ne nous en sommes pas sûres. Les pauvres animaux crient de douleurs, se débattent (afin d’empêcher les horribles seringues de les toucher).

Devant nous, devant de pauvres yeux d’enfants, un spectacle atroce se produit. Nous décidons alors de nous cacher, de manière spontanée derrière une machine qui semble préparer des vaccins.

Les lumières clignotent, il fait alors très froid et l’attente est longue (nous sommes toujours cachées derrière la machine).

- Qu’est-ce qu’il fait froid ! Même avec nos vêtements ultramodernes, nous arrivons tout de même à ressentir cette froideur.

- Oui, Valentine a certainement raison, ce n’est pas normal, nos vêtements sont censés nous protéger du froid, là… Ce n’est pas du tout le cas !

- Je crois savoir, nos habits sont éteints, ils ne fonctionnent plus, dès qu’on est arrivées dans cette chambre froide, ils sont devenus inutilisables. 

Nous sommes effrayées, nous n’avons jamais vécu ce genre d’aventures. Puis, au fond du très long couloir sombre, une lumière bleue clignote très lentement, cette lumière est très calme et douce. Les individus que nous n’avons pas encore identifiés sont en train de trafiquer sur des ordinateurs très perfectionnés, sur une pancarte de l’un d’entre eux, il y a inscrit « ordiperfect ».

Nous profitons de ce moment d’inattention pour filer en direction de cette lumière bleue. Dans ce couloir, entre les biens, une forte et étrange odeur arrive à nos narines. On n’y fait pas attention.

Nous arrivons dans cette pièce, avec une ambiance très technologique.

Nous sommes toutes les trois stupéfaites devant toutes ces machines, il y a trois ordiperfects. Un garçon est assis, entre deux imprimantes, un casque assez imposant sur les oreilles et des lunettes aux verres très épais (sûrement pour protéger des lumières bleues). Il semble diriger des magnifiques hologrammes qui représentent plusieurs espèces animales. Nous comprenons alors que cette pièce est une salle de recherches, peut-être médicales. Des sigles de la grande Université d’Oxford apparaissent sur ces hologrammes :

- L’Université d’Oxford ! Cette grande et prestigieuse université ! Un des rares édifices qui n’a pas été modernisé !

- Oui ! De grandes recherches médicales ont été effectuées !

- Les filles… Venez, on va interroger ce garçon afin d’avoir plus d’informations.

- Delia a raison !

Nous nous approchons de ce jeune garçon et nous l’interpellons :

- Bonjour ! Nous sommes perdues… En fait… c’est une longue histoire…

- Bonjour, je m’appelle Mathis, racontez-moi ce qu’il s’est passé.

- Alors, nous nous sommes retrouvées dans forêt, vous savez, celle au-dessus de nous ?

- Tu peux me tutoyer, mais oui, je vois.

- D’accord, nous avons alors remarqué une sombre passerelle. Après dix minutes de questions et de doutes, nous décidions de dévaler cette passerelle. Nous sommes ensuite rentrées ou plutôt nous sommes tombées dans la grande salle blanche et nous étions effrayées car nous avons vu…

- Oui je vois… C’est horrible je sais, je vois cela tous les jours.

- Mais pourquoi êtes-vous là ?

- Écoutez attentivement, je ne dois pas parler fort. Je suis censé être leur assistant car j’ai de grandes facilités au niveau numérique, je me « charge » d’avoir, d’acquérir de grandes connaissances sur toutes espèces animales confondues. C’est pour cela que vous voyez tous ces hologrammes. Je dois avoir ces connaissances pour que ces individus puissent faire des vaccins.

- Mais à quoi servent ces vaccins ?!

- Ces vaccins sont faits pour nuire à la santé de ces animaux, c’est pour cela que je souhaite sortir d’ici, de ce local bien caché comme vous l’aurez remarqué. Au début, on me demandait de faire des recherches sur ces animaux, je n’avais pas le droit d’aller dans la fameuse salle ignoble. C’est pour cela que je ne savais pas exactement ce que ces animaux subissaient.

- Comment ça peut nuire à la santé de ces animaux ? Les vaccins sont « censés » protéger non ?

- Oui, c’est ce que tout le monde pense. Mais ces vaccins font tout le contraire, je parle de ceux fabriqués ici. Cela va vous choquer ce que je vais dire maintenant, ces vaccins ont la faculté de transformer les animaux en robots.

- En robots ?!

- Oui, en robots, après le vaccin injecté, les animaux commencent à se sentir mal. À partir de ce moment, les individus les placent dans une salle avec des rayons rouges, ces rayons permettent au produit du vaccin de se propager dans tout le corps. Un mois plus tard, toujours dans cette pièce rouge, le vaccin a ses premiers vrais symptômes. Les yeux des animaux deviennent rouges, les os et la peau deviennent en métal.

- Mais à quoi cela sert de transformer des pauvres animaux en robots ?

- C’est uniquement commercial, ces animaux vont devenir de grandes aides dans la vie de tous les humains. Ils vont être intégrés, à partir de 2040, dans toutes les maisons de Corse.

Chloé s’écrie alors :

- Il faut empêcher cela ! On va trouver une solution !

On commence alors à sortir de cette pièce et nous décidons de remonter dans la forêt en vitesse. Une fois arrivés, on décide d’établir un plan pour empêcher ces personnes d’attraper les animaux dans la nature et de les emmener dans leur local.

- J’ai une idée, dit Valentine. Delia et moi allons chercher dans la forêt un endroit ou alors un enclos où ces horribles personnes peuvent chasser les bêtes. J’ai remarqué lorsque nous étions à l’intérieur qu’un des animaux avait un fil attaché et ce fil remontait à la surface donc dans cette forêt.

- D’accord, répond Chloé. Il faut donc que vous soyez très attentives pour retrouver ce fil ! Mathis et moi allons donc retourner dans le local pour débrancher tous les ordiperfects pour que mes connaissances ne soient plus transmises aux « scientifiques » et donc interrompre la fabrication des vaccins.

Nous commençons alors à chercher dans la forêt. Il fait très froid, encore. On marche, on court, on grimpe. On regarde derrière les rochers, on glisse sur la glace. Il est vrai qu’il y a plein de glace et qu’il est difficile de marcher correctement. Delia trébuche sur un rocher, et aperçoit, à l’opposé du local, le fameux champ où il y a les animaux. On décide alors de courir comme dans une course contre le temps. Nous arrivons devant le portail du champ, nous le grimpons. Les animaux sont gelés. On décide de les regrouper les uns derrière les autres. Les bêtes sont en train de pleurer. On décide de les sortir de l’enclos, en toute discrétion et sans bruit.

Ils sont attachés. Avec nos supers intégrophones (téléphones intégrés dans nos vestes) nous décidons d’appeler Chloé et Mathis qui sont dans le local, plus précisément dans la salle bleue. Ils nous disent de les rejoindre. On commence donc à partir avec les animaux, même s’il fait froid, nous n’avons pas le choix de les cacher derrière le grand arbre fruitier. On dévale la sombre passerelle qui est dans la pénombre et nous arrivons dans le local. Les hommes sont en train de poursuivre leurs vaccinations, nous nous retrouvons juste devant la pièce de vaccination.

- On va essayer de débrancher tous les ordiperfects du local.

- D’accord Chloé, avec Valentine, nous allons essayer de nous cacher derrière la fameuse machine qui fabrique les vaccins et nous allons voir si elles s’arrêtent vu que normalement les connaissances de Mathis ne parviendront plus jusqu’à la machine.

Tout le monde part jouer son rôle, quand Valentine nous dit :

- Je ne me sens pas bien du tout !

- Comment cela se fait t-il ? Tu as mangé quelque chose de bizarre ce midi ? répond Chloé.

- Non, je sens qu’il y a quelque chose qui va se passer !

À ce moment même, les personnes qui étaient en train de vacciner se retournent et nous voient. Valentine l’avait prédit ! Mais comment est-ce possible ? Avait-elle un don ? Dans la surprise nous nous mettons à courir le plus vite possible. Les immenses personnes courent à toute vitesse et nous rattrapent petit à petit. 

Mathis nous dit alors d’aller dans la salle de commande, où il y a tous les interrupteurs et la mise en marche ou l’arrêt des machines. Nous fermons la porte à clef. Les animaux que Delia et moi avons récupérés sont au-dessus de nous, nous les entendons.

- Tenez bon ! On ne va pas tarder à réussir à éteindre les machines et vous rejoindre.

- Chloé sait parler aux animaux ? demande Mathis.

- Oui, depuis ses sept ans, répond Délia.

Mathis tire et débranche alors, sur tous les ordinateurs, interrupteurs et boutons. La machine de vaccination arrête de fonctionner.

- Bingo !

- Oui, c’est super mais… Comment va-t-on réussir à sortir de là pour rejoindre les animaux ?

- Chloé, deux d’entre nous vont aller dans la salle blanche, où se trouvent toutes ces personnes. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais elles portent des masques sur leurs têtes. Cela veut dire qu’elles ne voient pas, elles vaccinent et repèrent les endroits de vaccinations avec les odeurs que dégagent les animaux, d’après ce que Mathis m’a dit. Le plan est le suivant : Mathis et Delia, vous allez devoir faire diversion, vous devrez faire du bruit afin de les distraire et de les déconcentrer, vous pouvez lancer des fioles, des béchers, etc. Ils ne vont donc pas voir mais ils vont se diriger vers le bruit, logiquement. Chloé et moi allons profiter de ce moment pour nous précipiter vers la passerelle, remonter à la surface et retrouver les animaux. Quand nous serons tout en haut vous pourrez vous mettre à courir et nous rejoindre. Est-ce compris ?

- Tout est compris, Delia, tu as compris ?

- Oui, allons-y !

Mathis et Delia exécutent avec perfection le plan, Delia a beaucoup de réflexes, cela veut dire qu’elle fait les choses assez rapidement et avec de la précision.

Le plan marche superbement bien. Tout se passe comme prévu. Quant à nous, nous nous précipitons vers la passerelle, nous prenons un gros fil de coton afin d’avoir plus de résistance quand on attachera les animaux. Il fait si froid que nous ne sentons plus nos doigts, nos vêtements sont déchirés et nous avons quelques égratignures. Nous attachons les animaux entre eux, nous les couvrons avec nos vestes. Je fais donc un signe à Mathis pour qu’ils puissent nous rejoindre.

Nous voilà réunis tous les quatre, une sonnerie stridente retentit du local. Nous sommes épuisés mais nous avons réussi à empêcher d’autres vaccinations horribles et donc d’autres transformations. Car nous le savons, ces dizaines d’animaux allaient devenir de simples objets et allaient être condamnés à vivre dans un milieu auquel ils ne sont pas adaptés.

Les dernières lumières du local s’arrêtent, les scientifiques sortent par une porte de secours et s’enfoncent alors dans la forêt figée. Nous n’avons pas assez de forces pour courir, nous prenons donc la décision de nous occuper de ces pauvres animaux. À Corte, près du stade, un grand édifice avait été installé dans les années 2020. Ce bâtiment s’occupait de la protection des animaux. C’est l’animalprotect.

On se rend alors, toujours à pied, jusqu’à ce bâtiment et nous présentons les malheureux animaux blessés aux experts et aux vétérinaires.

 

 

Corte au temps des hordes

En attendant le second tome du roman d’Anouk Langaney qui arrivera bientôt (Le Temps des hordes – Soupçons), les élèves de troisième du Collège Pasquale Paoli de Corte se sont mis au travail. Ils ont imaginé, chacun de leur côté ou en petits groupes, leur propre suite en répondant à ces questions : « À quoi ressemblera ton lieu de vie en 2036… quelle catastrophe pourrait s’y produire ? Comment t’en sortir (avec le super-pouvoir de ton choix !?). À toi d’écrire ». 

22 nouvelles ont été écrites dans le cadre du projet littéraire Corte au temps des hordes, dont celle-ci, par des élèves de la 3e Verte.

Avec la complicité de Stéphanie Fede Vincensini et d’Anouk Langaney.

Pour lire les autres textes c’est ICI

 

 

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