Pangolin - JP Fleury

Pangolin

Le pangolin mesure un mètre. Sa femelle s'appelle la pangoline. Elle ne donne le jour qu'à un seul petit à la fois, qui s'appelle Toto. Le pangolin ressemble à un artichaut à l'envers prolongé d'une queue à la vue de laquelle on se prend à penser que le ridicule ne tue plus ».

S’apercevant que le portrait n’est guère flatteur pour la bestiole, l’auteur rectifie :
« Le pangolin, du malais pangolling, qui signifie à peu près "pangolin"... est un mammifère édenté d'Afrique et d'Asie qui se nourrit de fourmis et de termites. Il mesure un mètre. Son corps est pourvu d'écailles très très belles et il ne ressemble pas du tout à un artichaut. Sa queue s'arrête juste bien quand il faut, c'est formidable ».

Depuis cette fulgurante et desprogienne* description de cet inoffensif mammifère édenté d’Afrique et d’Asie, la pangolinologie (c’est la science qui étudie les pangolins) a progressé à pas de géants. Elle est capable désormais de nous révéler que pangolling signifie celui qui, rabattant sa tête entre ses pattes antérieures, s'enroule sur lui-même quand il se sent menacé, en bref un gonze qui a vite fait de se mettre en boule quand on va le chercher d’un peu trop près. Elle nous apprend au passage que sa viande est recherchée sur les marchés du Viet-Nam et de Chine, ceux de la région de Wuhan seraient particulièrement appréciés. Que ses écailles, vendues à prix d’or, seraient une panacée guérissant des maux de tête et des insuffisances viriles. Elle signale néanmoins une recrudescence d’effets secondaires désagréables : température, fatigue et difficultés respiratoires...

 

*Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis de Pierre Desproges.

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