Bénies soient les amours poétiques d'antan
En ce temps béni du printemps des poètes dont on parle trop peu dans ce monde de brutes des années 2020 hélas.
À toi, mon amour fou d'antan, j'offre ce court texte poétique que je transporte partout avec moi depuis quarante-cinq ans :
Je t'aimais, rieur, regard à fleur de peau de sous-bois frais, soudain farouchement vertical et tête nue sous le soleil droit, hâlé, éternel routier chemineau casseur de cailloux, à l'arrêt longtemps devant une fleur qu'on croyait rare, et des milliers tout à coup surgies d'entre les pierres enchevêtrées, isolées, diaphanes, ténues, flexibles au loin à la façon d'un mirage.
Palmes exubérantes aussi au ras du sol en corolles géantes rétractiles comme des plantes carnivores, au repos en ce moment, ouvertes largement telles des feuilles de fougères étalées après une pluie d'orage.
Rêve étendue de toi à jamais, Ophélie, billots flottants des rivières canadiennes, le visage caressé au passage par les feuilles nouvelles basses des châtaigniers ignorés, de végétation entremêlée d'abords de cours d'eau créant des marais, lagune d'eaux résiduaires.
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