L’errant
- Quelle est l’origine de l’erreur ?
- C’est une histoire d’errance, une sortie de cadre !
Tous ces cadres fragiles lancés, comme au jeu des cerceaux, sous chacun de nos pas. Tous ces faux conteurs aux histoires rassurantes. Et ce Petit Poucet qui lance devant lui un caillou pour s’assurer l’avancée dans l’inconnu.
- Dis Siry, comment dois-je m’habiller au mois d’octobre ?
Louange aux mots justes et aux gestes bien faits, à la beauté du déjà-vu. Des fleurs lisses et fades, tristes et lasses.
- L’enfant avait tellement faim qu’il mangeait les photos des cupcakes de sa mère !
Sourds dans nos pavillons fragiles, on perçoit le récit des lointains. Puis nos lèvres spécialistes deviennent climatiques et économiques, repulpées de stratagèmes.
- L’affaire Nord Stream lance la seabed warefare ! précise un homme qui ne connait pas son voisin.
Il est loin le temps des vagabonds, de l’imprévu et du bancal. De la ficelle qui rafistole, de la babiole perpétuelle. Des gaudrioles et du paillard. Du Broum, du Vlan, du Crac, du Paf et Tac Tac Badaboum. Ça déboule et dégringole. La belle histoire de ces hallucinés de la vie. Ces mals rasés aux cheveux de sciure, des vêtements fatigués sur des cœurs vaillants. Et tous ces beaux voyages en bagnoles épuisées. Tournesols et Troquets. Ces artisans alambiqués sous la prohibition, des cueilleurs de fruits au rythme des saisons. Ces fêtes de troubadours, l’ambiance électrique des circuits-courts.
N’écrivez pas sur les marges ! On les réservait pour dénoncer les bévues. La peur de dépasser nous a longtemps gardés bien loin de cette frontière. Quelle erreur !
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