Dans le désert des Agriates pour Clément, Lola et Pierre
Chaque éleveur a son chant
Murmurait un Belmondo à son comptoir
Pour réunir son troupeau dans le maquis.
L’expérience d’une voix
Tirée en cloche au-dessus des arbousiers
S’éteignant au contact du sable
D’une même clarté que
Ces plages
En enfilade en enfilade
Où luttait,
Pris dans le vent,
Un grand milan à plat contre le ciel.
Pas une planche ni même un clou pour
Signifier l’époque à
Des bornes et des bornes :
Nus comme des vers au milieu des Saïnatas
Aux robes bringées fauve
Qui ou quoi pour nous interdire de baiser dans la glaise
Au nom de Tarquinia ?
Nos verres à ras bord de myrte,
Nous irons harnacher nos bourrins
Puis dans l’obscurité des arbres
Causer des signes de la foudre.
Nos peaux comme des canyons,
Ayant vieilli avec nos bêtes
Nous périrons à l’âge de bronze
Après un dernier chant dans ce désert.
Tours cardinales pour indiquer les eaux sûres
Aux chalutiers à contre-jour
Le contre-jour du serpent chassé par les anges
Prélude au festin des apôtres.
Plissons les yeux
Pour submerger la nageuse dans la brillance
N’en garder que
Le trait de la clavicule en travers du ciel.
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