Valérie Sandri - L'étrangère

L’étrangère

Sur le palier d’une maison de pierre,

Pose sur la photo jaunie, une petite dame,

Elle porte dans ses bras un enfant calme,

Un tout petit enfant, qui la fixe du regard,

Elle, de son plus beau sourire se pare,

Elle est belle et fière cette étrangère,

La bonté se lit sur son visage d’ange,

Cette photo je l’ai tenue souvent,

Je me souviens elle fut prise au printemps,

Les fleurs ornaient la cour et les fenêtres,

L’étrangère, gâtait son jardin comme les êtres ;

Je peux sans crainte vous tonner ses louanges,

Car l’enfant, c’est moi, aux bras de l’étrangère,

Les lois sont bien faites, parfois seulement,   

Elles vous sortent du nid de vos parents,

Vous jettent dans l’inconnu, là est leur mission.

Ce temps passé avec elle, sous sa protection,

Fut plus qu’une parenthèse dans ma galère,

L’étrangère a fait bien plus que son travail,

À force de temps, de douceur et de patience

Elle a construit les fondations de mon enfance.

Mon histoire s’amoncelle d’albums souvenirs,

Années après années, toujours le même sourire,

Celui que j’ai gardé pour toutes mes batailles.

Reçois toute ma gratitude, étrangère bienaimée,

Sage fut ta vie à tant vouloir offrir d’amour,

Belle fut la mienne sur tes jupes de velours ;

Tu n’es plus une étrangère magnifique dame,

Puisqu’à l’église tu as porté mon âme,

Me voilà sur cette photo dans tes bras baptisée.

Marraine, féerique à été notre court chemin,

Et si sur mes rides creusées par la vie,

Je sens couler quelques larmes de nostalgie,

En quittant pour toujours la maison de pierre,

Ou je fus autrefois bercé par l’étrangère,

Je sais qu’un ange veille sur mes lendemains.

Valérie Sandri

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