Une troublante prophétie du XIXe siècle dans un ouvrage sur la Corse par F.D. Guerrazzi.
Le feront-ils ?
« […] dans cet art (certain l’appellent science) [la guerre], le génie humain se dépasse lui-même tous les jours. Les temps viendront peut-être où deux peuples arracheront l’éclair du ciel, non pas à la façon de [Benjamin] Franklin, mais pour s’en armer les mains au contraire et se les envoyer à la face l’un de l’autre. Ils pourront alors s’exterminer en une minute, s’ils le veulent. Le feront-ils ? L’espérance croit que non, mais l’expérience branle du chef et répond à sa suite : « Pauvre folle ! »
In Pasquale Paoli ou la déroute de Ponte Novu (1860).
Francesco Domenico Guerrazzi a écrit quatre romans « corses » durant son séjour corse (il avait été condamné à l’exil pour sédition en Toscane). Tous empreints d’une ferveur révolutionnaire tant politique que littéraire – il n’hésite jamais à subvertir les codes des genres littéraires du moment –, ils sont émaillés de réflexions politiques sur de nombreux sujets toujours en débats aujourd’hui : émancipation des peuples sous tutelle, droit à la liberté, nécessité d’une juste Justice, abolition de la peine de mort, patriotisme jusqu’au martyre et on en passe.
La guerre du roi de France contre la république corse en 1768-69 est le motif principal de ce Pasquale Paoli (Albiana 2010, traduction de Petr’Antò Scolca).
