Le sentier lumineux
Le sentier lumineux

Le sentier lumineux

12,5 x 21 cm - 240 pages

Collection :
9782846982573
12,00 €
TTC Livraison sous 1-2 semaines

Un noir cap corsin dont le style rappellera certains ouvrages déjà parus dans la Nera sous un autre nom…

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Description

Quatrième de couverture

Dans un village du Cap Corse, un ancien activiste nationaliste, écrivain et poète, tombe amoureux d’une artiste peintre. Ils collaborent à une exposition commune et deviennent amants…

Ce qui pourrait être le début d’un roman d’amour tourne pourtant mal…

« L’anonymat, les secrets, la clandestinité sont impossibles dans les sociétés minuscules. La Corse n’échappe pas à la règle. »

Les amours cachées et les opérations discrètes sont destinées à être éventées. Chacun s’y emploie. Les éboueurs, les policiers en retraite, les curieux, les maris jaloux, les poètes, les révolutionnaires… chacun épie l’autre… chacun attend la faute !

Alors, dans ce Cap Corse de bout du monde, qui prendra le risque de renverser la mort omniprésente par l’amour solaire, enfin… ? Qui préférera la lumière à l’ombre ? Qui ouvrira le sentier qui y mène…

Andria Costa est un fin connaisseur de la société et de la politique insulaire. Il publie ici le premier roman noir de sa nouvelle vie.


Extrait

« Roger Santucci n’avait jamais atteint le grade de commissaire parce qu’il ne disposait pas des diplômes suffisants, mais il avait été nommé au tout dernier échelon de la hiérarchie des inspecteurs de police. À Imiza, cependant, on l’avait affublé du titre de commissaire. Pour quelques-uns, c’était un témoignage de déférence, pour d’autres une marque de dérision.
Quand Simon Casalta lui annonça qu’il connaissait les raisons exactes du nouvel engagement de Samuel Romani dans la vie associative locale, Roger Santucci eut un geste de découragement. Il présumait que le prosélyte nationaliste devait pointer sous des projets apparemment anodins d’animations estivales.

« Ils commencent par la culture. C’est leur cache-sexe. Mais il y a toujours une idée derrière. Tu vois bien qu’ils font de la propagande pour leurs idées même à travers les chansons. On sait que Romani a invité le groupe Canta u Populu corsu pour le bouquet final ! Ce n’est pas innocent !

— Peut-être que vous avez raison. Peut-être qu’il en profite pour faire de l’anti-France. Mais je suis sûr qu’il y a autre chose. Je l’ai vu, de mes yeux vus… »
À vrai dire, Simon Casalta n’avait vu que d’un œil, à travers le trou d’une serrure, mais il n’en fallait pas plus pour comprendre le manège de Samuel.
Le commissaire avait concentré toute son attention.
« Je t’écoute… Raconte.
— Et bien, vous savez que je vais jouer aux boules tous les soirs sur la place de l’église…
— Même si tu n’es pas très doué, je sais ! C’est moi qui t’ai conseillé d’y aller. On recueille toujours des renseignements…. En quelque sorte, tu es en mission.
— Justement, je ne l’oublie pas.
— Alors ?
— Alors, tous les soirs, vers six heures, quand on arrive aux boules, la voiture de Samuel est garée devant la porte latérale de la confrérie. Mais dedans il n’est pas seul. Il y a aussi la Colombel que le maire a embauchée pour décorer le mur du fond.
— Alors là, pas de souci. C’est la bande qui vient l’été. Ils sont avec nous. Peut-être même qu’ils méprisent les nationalistes plus que nous… D’ailleurs, j’ai un peu parlé avec le mari. En privé, il se lâche et dit franchement ce qu’il pense de tous ces salopards… Un bon petit gars !
— Peut-être, mais c’est avec un de ces salopards que sa femme le trompe !
— Nom de Dieu, qu’est-ce que tu me dis là !
— La vérité chef ! J’ai vu, de mes yeux vus, ces deux-là qui s’embrassaient à bouche que veux-tu dans la confrérie.
— Tu es sûr ?
— Plus que sûr. Je les ai vus et revus plusieurs jours de suite. En passant devant la porte d’entrée, j’ai collé mon œil au trou de la serrure. J’étais aux premières loges. C’est du sérieux ! »

Roger Santucci s’était redressé. Paupières rétrécies sur un regard filtrant, il considéra un instant son subordonné. Il eut un léger sourire.

« Simon, je ne regrette pas de t’avoir fait confiance. On tient là une information capitale. À nous d’en faire le meilleur usage possible pour mettre hors d’état de nuire ce salaud de Romani. On va y réfléchir. Bravo pour ce précieux renseignement. »

Simon Casalta était aux anges. C’était la première fois, malgré ses fouilles innombrables de poubelles, qu’il apportait une information pouvant avoir des conséquences pratiques sur le terrain de lutte où il s’était engagé avec le commissaire Santucci. Ils étaient tous deux adhérents du MASC (Mouvement anti-séparatiste corse) et à l’exception de quelques inscriptions ici ou là sur les rochers de la route de Marine, leur cellule locale, limitée à deux membres, n’avait jamais été active. L’occasion leur était enfin donnée de faire leurs preuves.

Détails du produit

Parution
Albiana 2008
Format
12,5 x 21 cm
Nombre de pages
240
Nouveau

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