Quatrième de couverture
Ce livre a été écrit pour lui… Lui, c’est Philippe, poilu de 14 à 18, quatre ans de guerre, une jambe en moins, dix jours avant l’Armistice. Toute sa vie il s’est tu. Il n’a jamais rien dit, ne s’est jamais plaint. La censure, celle de l’armée qui ordonnait de se taire, ça, c’était pendant la guerre. Après, après… C’est que, voyez-vous, ça ne se fait pas de se raconter, ce serait comme se plaindre. Pourtant avec sa jambe en moins et ses autres blessures, c’était difficile. C’est que, voyez-vous, ça ne se fait pas d’évoquer la mort des gens, ce serait comme se vanter d’avoir soi-même tué. Philippe, il a 90 ans. La mort pointe sa faux. Il ne la craint pas, n’a pas peur, la regarde arriver. Ce n’est pas difficile, il est comme ça, c’est tout, il ne regrette rien. Parce que, voyez-vous, « un homme ça s’empêche », c’est digne. Seulement le jeune homme qu’il fut, et qui a tout perdu, ne veut pas être oublié. Il revient, avec la force et la passion de la jeunesse, le bonheur de la vie de ce temps-là, avec ses projets et ses rêves, le feu dans le sang et l’amour aux lèvres. Avec retenue, avec lucidité, il dit ce que la guerre a fait de sa vie, de la vie de sa famille, de lui. Alors, écoutez-le, ne le censurez pas comme les généraux cacochymes. Lisez ce livre. Il ne raconte pas la guerre. Il dit comme c’est difficile, dans la tourmente, de simplement rester un homme. Il dit que c’est pourtant ça et seulement ça qui peut sauver le monde.
Écoutez la voix du 2e classe Philippe Leccia.