Un conte de veillée
Dans la tradition alataise, on raconte une bien curieuse histoire. Celle de Thibaldo, jeune homme beau, de noble origine mais sans fortune, amoureux de la belle Ginebra, fille d'un riche et puissant seigneur de Montichji. Voyant sa belle promise à un autre, Thibaldo aurait-il dû accepter le marché infernal de l'Argentiero ? Aurait-il dû, pour combler les désirs sans fin de celle-ci, faire tourner sans relâche ses moulins… ? Voilà une belle histoire issue de la mémoire collective et dont la morale pourrait bien se révéler très... actuelle.
La littérature orale compte des centaines d'œuvres qui se sont transmises au gré des veillées, lorsque le « foyer » familial était de bûches rougeoyantes et non de tube cathodique... Jean Alesandri a entendu ce conte traditionnel dans ses jeunes années. C’est au cours de celles-ci qu’il a appris que si l’on ne transmet pas cette littérature, elle meurt. C’est pourquoi il continue aujourd’hui encore de raconter l’histoire de Thibaldo et Ginevra lors de rencontres et de soirées villageoises. Située dans le pays ajaccien, en Corse, l’histoire n’en est pas moins universelle : elle décrit les ravages des désirs sans fin de richesse, de gloire, de renommée. Et des folies commises par amour...