Quatrième de couverture
La correspondance de Viale nous découvre les rapports intellectuels, littéraires et artistiques qui unissent la Corse et les centres urbains de Toscane, en relation avec le réseau qui s’étend à travers l’Europe. Le détail des lettres réunit la chronique littéraire et culturelle insulaire aux événements et aux débats qui structurent les échanges entre élites européennes.
Comme Cini le montre admirablement dans un appareil critique d’une grande érudition et d’une parfaite rigueur, l’aire corso-toscane, régie par les mêmes institutions sous le Premier Empire, crée aux temps modernes un territoire culturel original sur la base d’un héritage ancien retravaillé par les perspectives socio-politiques et socio-économiques du xixe siècle. Cet espace « interrégional » produit aussi un projet idéologique auquel le contexte de la Corse imprime un caractère spécifique, dont la dominante est moins économique que culturelle et politique.
La diffusion du mythe du sauveur, le souci de l’histoire nationale et du patrimoine culturel et linguistique dans l’édification du Risorgimento italien doivent beaucoup aux idées, aux préoccupations et aux efforts des élites corses du temps et au rôle d’intermédiaire culturel assumé par Viale.
À travers la brève mais significative histoire commune des trente premières années du xixe siècle, par le dialogue des élites qui se profile dans la correspondance de Viale et Vieusseux, la pensée corse s’intègre ainsi dans un parcours d’échanges au niveau européen.
Notes traduites de l’italien par Jean Chiorboli.
Préface de Jacques Thiers.