Quatrième de couverture
Avec cette première édition de l’œuvre corse de Rosseeuw Saint-Hilaire, nous invitons le lecteur à plonger dans le tout début du xixe siècle insulaire. En huit nouvelles, dix « lettres » et un essai qui parurent dans les grandes revues culturelles et littéraires de l’époque, le jeune professeur de rhétorique du collège d’Ajaccio poussait, pour la première fois, la porte du romantisme corse qui allait faire florès tout au long du xixe siècle. Bandits, vendettas, nature sauvage, peuple aux mœurs rudes mais nobles, tous les ingrédients y sont. Jusqu’au choix littéraire de la nouvelle pour donner à lire en quelques pages ce qui, sans doute par effet de mode, semble intéresser le public continental quand il s’agit de l’île et de son fameux empereur des Français, Napoléon Ier. Nous sommes en 1826 et le plus célèbre exilé vient de mourir. Il entre aussitôt dans la légende, et son île avec lui.
Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire n’est âgé que de 21 ans, mais il a déjà publié une œuvre littéraire en quatre tomes inspirée par l’Italie. Il ne poursuivra cependant pas une carrière de romancier mais d’historien et s’illustrera par la rédaction d’une monumentale histoire de l’Espagne en 24 volumes.
Ses travaux sur la Corse, bien que rapidement tombés dans l’oubli – car jamais rassemblés dans un ouvrage et parfois non signés –, furent pourtant lus par les grands auteurs du xixe siècle et surtout par un certain Mérimée, dont Rosseeuw Saint-Hilaire fut un précurseur sur de nombreux points et peut-être l’inspirateur…
Mais, différence notable, Rosseeuw Saint-Hilaire passa trois années en Corse et put cultiver sa passion pour l’île et ses histoires avec plus de justesse que son illustre successeur qui n’y resta que quelques semaines et ne put rendre qu’une esquisse maladroite des mœurs insulaires.