Quatrième de couverture
Au cœur de la tourmente de la guerre de Corse de 1768, un soldat français, Dominique, tombe amoureux de Séraphine une jeune et belle Corse. Le drame n’est pas loin : l’amour contrarié réussira-t-il à dominer les vicissitudes imposées par la guerre, un frère jaloux et un traître prêt à tout ?
Écrit par un anonyme qui prend soin de préciser qu’il est officier français, l’ouvrage se situe dans le courant des premières « nouvelles » qui ont alors la taille d’un court roman, et dont le but est de divertir et d’édifier en même temps.
L’ouvrage est contextualisé par une étude de Christian Zonza sur le genre littéraire de la nouvelle, la place de la Corse dans l’imaginaire français et l’époque historique.
Dominique et Séraphine est publié pour la première fois depuis 1768, date de son édition originale. C’est le premier texte français qui ait pour objet la Corse.
Premier d’un genre qui glissera doucement vers le romantisme et la « couleur locale » chère à Mérimée, cette édition est un véritable événement littéraire.
Extrait
« Séraphine le remercia par un sourire, et elle rougit. Elle persuada Dominique de descendre dans une agréable vallée. Il hésita d’abord s’il devoit se fier à ses conducteurs ; mais le plaisir de suivre sa bien-aimée, et l’ordre qu’il avoit laissé à son escorte, le tranquillisèrent. Ils s’assirent sur une pente fleurie, et Dominique fut insensiblement engagé, par les questions fines qu’ils lui faisoient, à décrire le Camp François. Il n’oublia pas de peindre en même temps les mœurs douces de ses Compatriotes ; et il aperçut avec plaisir l’impression que ce tableau faisoit sur le cœur de Séraphine. « Maintenant, dit-elle avec une aimable impatience, je voudrois connaître votre Patrie. »
À quelle foiblesse m’as-tu engagé, disoit le Corse ! Si j’avois tué le François, et que j’eusse apporté sa dépouille à notre Général, il auroit exalté mon courage, et m’auroit donné un Commandement pour récompense. Je pourrois espérer de monter de grade en grade, et peut-être aussi de m’approcher de Paoli même.