Quatrième de couverture
Les extraordinaires progrès des outils de recherche en génétique ont, en à peine deux décennies, ouvert d’innombrables chantiers de connaissance dans les domaines les plus variés. Le déchiffrage complet du génome humain et une compréhension plus fine des mutations génétiques et de leur transmission au sein de notre espèce ont en effet permis de consolider ou d’infirmer nombre de théories avancées dans des disciplines aussi diverses que la paléoanthropologie, l’archéologie, l’histoire, la généalogie… Car désormais, on sait dater et localiser l’apparition de mutations caractéristiques et ainsi « remonter le temps ».
L’histoire des migrations et des métissages qui ont constitué l’humanité tout entière se détermine aujourd’hui avec une fiabilité sans pareille à partir des simples noyaux de cellules humaines. En quelques années, l’ADN et ses combinaisons infinies sont devenus un véritable « livre ouvert », le conservatoire d’une histoire extraordinaire de plusieurs centaines de milliers d’années… portée à sa manière par chacun d’entre nous !
La Corse, à l’instar de milliers de lieux sur la planète, a fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques pour dévoiler la diversité de son patrimoine génétique ancien et moderne et contribuer ainsi, à une juste place, à la reconstitution de la grande aventure humaine.
Quand a-t-elle été peuplée ? Par qui ? Qui sont ces Mésolithiques premiers habitants de l’île ? Et ces Néolithiques venus du Proche-Orient dont on retrouve les haplotypes dans l’île ? Et ces Celto-Ligures, ces Étrusques, ces Grecs, ces Romains, et tant d’autres qui parfois n’ont laissé aucune trace archéologique ni culturelle, mais quelques combinaisons d’ADN dans les chairs des insulaires ?
Croisant toutes les études parues à ce jour dans les meilleures revues scientifiques mondiales avec les connaissances historiques les plus actuelles, l’auteur partage ici le tout premier état de la génétique des migrations appliquée à la Corse.
Auteur
Stefanu Leandri est originaire de Sartè et Livìa. De formation scientifique, passionné d’histoire et de généalogie, il a travaillé pendant plus de vingt ans sur l’histoire de nombreuses familles corses et, depuis une dizaine d’années, sur la génétique des peuples.
Sommaire
Introduction
Méthodologie et avertissements
PANORAMA GÉNÉTIQUE DE LA CORSE
I – La diversité du Néolithique : chasseurs-cueilleurs « I2a » et agriculteurs-éleveurs « G2a »
1. Haplogroupe I2a, les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique. Le plus ancien lien génétique entre la Corse et la Sardaigne
2. Haplotypes G2a, les agriculteurs-éleveurs du Néolithique venus d’Anatolie.
Des liens avec la Gallura et l’Italie
II – La fusion de l’âge des métaux : l’arrivée des Indo-européens et les apports de Méditerranée orientale
1. R1b, haplogroupe dominant en Europe de l’Ouest et en Corse
2. Haplogroupe J2 venu de Méditerranée orientale
3. Haplogroupe J1. Une origine italienne ou néolithique ?
4. L’haplogroupe E1b en Corse vient souvent des Grecs
5. L’haplogroupe T : venu du Proche-Orient à partir du Néolithique
6. Haplogroupe Q-M242 et sous-clade Q1a-M346 d’origine asiatique
III – Points communs et différences entre nord et sud de l’île
1. Notre échantillon souligne la variété génétique de la Corse, surtout dans sa partie méridionale à la forte composante néolithique
2. Di Cristofaro et al. (2018) mettent aussi en avant la forte variété génétique du sud et un R1b prépondérant dans le nord
IV – ADN mitochondrial : un mélange entre lignées néolithiques (dominantes) et indoeuropéennes
1. Fréquences des haplotypes mitochondriaux en Corse
2. Lignées illustrant les haplogroupes les plus courants en Corse (H, K)
3. L’étude de l’ADN mitochondrial met en avant des liens avec l’Espagne
V – ADN autosomal : les Toscans population la plus proche des Corses ? Des proximités avec certains Espagnols et Sardes
1. Les Toscans sont génétiquement proches des Corses
2. Certains Corses se rapprochent plus des Ibères.
3. Proximité génétique entre la Corse et l’Andalousie et Ibiza
DE L’ANTIQUITÉ AUX TEMPS MODERNES
VI – Possibles correspondances entre haplotypes et peuples de l’Antiquité corse
1. Les douze peuples de Corse
2. Les Corses et le reste du monde antique
VII – Les Étrusques, première grande civilisation d’Europe occidentale
1. La présence étrusque en Corse : entre trois et sept siècles ?
2. Possibles legs génétiques des Étrusques en Corse
3. Au-delà du lien génétique, un lien culturel revendiqué
VIII – Les Romains en Corse : près de 700 ans de présence
1. Une conquête lente et difficile de la Corse
2. Legs génétiques possibles des Romains à la Corse
3. Legs linguistiques et culturels des Romains à la Corse
IX – Plus d’un millénaire de troubles (du Ve au XVIIIe siècle)
1. Du Ve au XIe siècle : Impact génétique germanique avéré
2. Du VIIIe au XIe siècle : des familles d’ascendance germanique face aux musulmans
3. Du XIIe au XVe siècle : incertitudes sur la généalogie cinarchesa
4. Un flux génétique de la Corse vers le Maghreb. L’inverse n’est pas avéré