L’exercice prépotent du pouvoir de l’État face aux élans juvéniles de la démocratie de proximité (issus du mouvement de décentralisation, initié voici déjà plus de trente-cinq ans dans l’île) ; les différentes conceptions du modèle républicain et le jeu dans l’ombre des puissances parapubliques (clans,réseaux pré-mafieux, lobbies, etc.) ; l’effet désastreux des stigmatisations et le victimisme qui en découle ; le rêve européen et son inaccessibilité de fait ; le centralisme triomphant face à la province provincialisée renvoyée à ses « archaïsmes » ; le libéralisme sans frein, sans règles, sans conscience et qui détruit autant, sinon plus, que ce qu’il prétend bâtir, sans le consentement des citoyens…
Voici autant de raisons de s’alarmer et se pencher au chevet de la démocratie en Corse, le bien le plus précieux des sociétés qui aspirent à la paix.
Préface d’André Paccou, délégué de Corse de la Ligue des droits de l’homme
Sampiero Sanguinetti, journaliste, a publié de nombreux essais aux éditions Albiana dont Corse, Le syndrome de Pénélope (2006) ; La violence en Corse (2012) ; La Corse entre clanisme et nationalisme (2015).
Lecture d'un passage par son auteur
Quatrième de couverture
Est-il bien utile de demander aux électeurs d’élire des représentants, de faire des choix si c’est pour ne pas les respecter ? Est-il bien utile d’entretenir des institutions régionales ? Quel sens donne-t-on en France au mot démocratie ? À quoi fait-on référence lorsqu’on parle sur toutes les tribunes politiques et à tout bout de champ de « La République » ?
Il existe chez nous, mais plus largement en Europe et dans le monde, un véritable malaise autour de cette notion de démocratie. Il semble de plus en plus tacitement admis que la démocratie ne serait qu’une option. Certes, tout le monde sait ce qu’il en est des promesses électorales. Mais, ce qui est plus grave encore, les élites, qui se disent chez nous républicaines, et les grands investisseurs, lorsqu’ils estiment que le peuple s’est trompé, se croient de plus en plus autorisés à contourner ou enjamber ses décisions, et à user de tous les subterfuges possibles pour ne pas respecter ses choix.
Une telle dérive explique en partie la tentation de la violence chez certains citoyens, et plus largement le glissement des électorats vers l’abstention ou le populisme.
Sommaire
Préface
Introduction
Un processus contrarié
Le voyage du président Macron en février 2018
Un cas d’école et un dilemme
Entre république et démocratie
Les limites du système démocratique
Les Corses confrontés à ces limites
La France « jacobo-monarco-bonapartiste »
Le credo de la République à la française
Le concept de péché originel
Le message d’Emmanuel Macron
Le droit au respect
Le devoir de rebond
L’Europe ou les Nations
Le référendum sur la constitution européenne
Le référendum sur l’indépendance de la Catalogne
Le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse
Le référendum sur le Brexit
Le cas de l’Irlande du Nord
Le cas de la Corse
Le Jacobinisme
Le concept de province
L’histoire d’une dérive
Le Libéralisme
Le rêve des investisseurs
Les contradictions du débat politique
Les notions de droite et de gauche en Corse
La victoire supposée du Libéralisme
La Corse en 2018
La naissance d’un consortium d’entreprises
Les ambitions du consortium
Les contradictions ou les logiques du consortium
Conclusion