Vir Nemoris
Vir Nemoris

Vir Nemoris

Circinellu ou l'homme du bois sacré

15 x 21 cm - 200 pages

9782846982559
15,00 €
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Un vibrant chant d'exil et un monument littéraire écrit pour un frère d'armes du celèbre curé Circinellu. Un chef-d'œuvre du xviiie siècle.

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Description

Quatrième de couverture

Le Vir Nemoris, poème épique de Giuseppe Ottaviano Nobili-Savelli (1742-1807), doit sa survie à la collaboration entre un Bastiais, Salvatore Viale, et un Dalmate, Niccolò Tommaseo, qui le considérait comme « l’un des poèmes latins les plus remarquables qu’aient connus les lettres du siècle d’argent de la langue romaine jusqu’alors ». Il le publia à Florence en 1846 dans les Lettere di Pasquale de’ Paoli, en effectuant cependant des coupes sombres dans le manuscrit original, par ailleurs profondément remanié. Trois traductions italiennes de cette édition, entachées d’arrière-pensées irrédentistes, virent le jour dans les années trente.

Grâce aux manuscrits communiqués par Marco Cini et Jacques Thiers, François-Michel Durazzo nous livre donc pour la première fois le texte intégral de Vir Nemoris, accompagné d’un appareil critique et d’une traduction qui sont un premier jalon dans la découverte de cette œuvre injustement méconnue.

Le Centre Salvatore-Viale peut donc exprimer une certaine fierté puisqu’il s’agit de redonner à Giuseppe Ottaviano Nobelli-Savelli — l’un des premiers étudiants de l’université de Corse, imprégné de culture latine, génial traducteur d’Horace, poète subtil, ami d’Alfieri — la place qui lui est due dans l’histoire de la littérature corse.

Dans ce vibrant chant d’exil qu’est le Vir Nemoris, l’auteur élève un monument littéraire à son ami compagnon d’armes, Domenico Leca, le curé de Guagno, plus tard retrouvé mort dans une grotte de Fium’Orbu, ayant, selon la légende, un crucifix dans une main et un poignard dans l’autre. Le siècle de Viale fera de Circinellu la figure mythique de l’insoumis et du « martyr de la liberté ».

Francis Beretti
Président du Centre d’études Salvatore-Viale


Circinellu ou L’homme du bois sacré
Texte établi, traduit, annoté et présenté par François-Michel Durazzo
Précédé de « La faible voix des « vaincus » : le Vir Nemoris de Giuseppe Ottaviano Nobili-Savelli » par Marco Cini

Les éditions Albiana exhument un ouvrage tout à fait incroyable, en latin, et qui est sans doute destiné à de longs développements. Déjà l’histoire du texte est digne d’un roman. Vir Nemoris (L’homme du bois sacré) est composé au cours des années qui suivirent la défaite de Pascal Paoli, en 1769 à Ponte Nuovo, défaite qui entraîna la dissolution de la toute récente nation corse. Ce n’est qu’après la mort de son auteur, et en Italie, que le texte sera publié par Salvatore Viale et Niccolo Tommaseo, à Florence en 1846 ! Dans le recueil des Lettere di Pasquale de’Paoli, pour combler un vide de deux ans dans cette correspondance ! C’est la première fois que ce grand poème est traduit (par les soins de François-Michel Durazzo), et publié en France !

Deux chants composent ce poème épique en beaux hexamètres dactyliques. Giuseppe Ottaviano Nobili- Savelli se sert, en fin lettré, des fleurs de rhétorique qu’il maîtrise de par sa fréquentation des textes latins (il est un brillant traducteur d’Horace), pour chanter son compagnon d’armes, le fameux « curé de Guagno » qui, selon la légende sera retrouvé mort un crucifix dans une main, un poignard dans l’autre, image vibrante d’un homme qui sacrifia tout à son peuple.

Pourquoi écrire encore en latin au xviiie ?
Parce que l’épopée est le genre le plus haut, la langue latine permet ici d’atteindre la gloire et l’universalité. L’originalité profonde de ce texte réside dans le fait que la légende se tisse au moment même où elle est vécue. Les événements rapportés sont contemporains de l’auteur et, déjà, les personnages évoqués prennent une stature légendaire : si le récit s’attache à la figure de Domenico Leca (le curé de Guagno), de superbes pages sont consacrées à la gloire de Pascal Paoli, homme des Lumières, cultivé et subtil, versé dans l’art de la guerre, mais aussi dans celui de la politique, du droit, de l’organisation de l’État. N’a-t-il pas mis en place le premier essai de démocratie suivant les principes des philosophes de son temps dont il suscitera l’admiration ? Savelli chante un combat qui est le sien et qui rejoint celui de Pascal Paoli. Il n’est cependant pas au service de quelqu’un, mais au service de la liberté.

Comment lire Vir Nemoris ?
Pourquoi donc un texte de cette qualité, de cette ampleur, n’a-t-il pas eu auparavant la place qu’il méritait ? Vae victis ? Un mythe qui ne conforterait pas ou qui contredirait le mythe national serait-il impardonnable ? Faut-il toujours évacuer ce qui gêne et étouffer des moments dont on ne peut tirer de gloire ? N’est-ce pas cependant le meilleur moyen de laisser, en cultivant les ignorances, la place aux mouvements les plus extrêmes, les plus étriqués, les plus dangereux ? L’Italie fasciste s’en empara… Il serait sans doute intéressant d’en tirer leçon. Car l’intérêt de cet ouvrage courageux est triple, les beautés latines de cette épopée, l’éclairage historique, le problème aigu de sa réception…

Détails du produit

Parution
Albiana 2008
Format
15 x 21 cm
Nombre de pages
200
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