L’expérience de la prison pour une jeune femme corse prise dans la tourmente de l’affaire de l’assassinat du préfet Érignac. Treize mois pour rien, mais treize mois à rencontrer dans l’univers carcéral de la France, les « politiques », d’Action directe à l’ETA. Un récit-témoignage empreint de sensibilité et d’humanisme.
Extrait
L'orchestre s’installe. Des hommes, et en masse ! Dalila en profite pour nous jouer un drôle de cinéma. Elle se campe devant les musiciens, secoue son énorme chevelure sombre, découvre en un sourire qui se veut enjôleur des dents noires de vieux fauve. Elle ôte son pull, apparaît en débardeur tous seins et tous bras dehors, et tourne très lentement devant les hommes. Nous l’applaudissons toutes, les types se tassent sur leur chaise, terrorisés. J’ai bien cru qu’ils allaient se sauver et nous planter là, mais les matrones interviennent et emportent Dalila qui s’étrangle de rire et gesticule, pendant que nous huons l’Autorité.
Interview
« Au début de mon arrivée à Fleury, j’avais un a priori terrible contre les bonnes sœurs, et puis j’en ai découvert deux merveilleuses, sœur Benédicte et sœur Amélie, des Petites Sœurs des pauvres. Avec elles entrent dans la prison le sourire, la gentillesse, une vraie préoccupation si l’une de nous est malade ou déprimée, si quelque chose ne va pas dans une famille (…). » Extrait d’une interview à Avantages. »