Les bergers

Quatrième de couverture

Un procureur a été assassiné. Manipulations et complots sont au rendez-vous d’une intrigue mêlant éléments avérés et purement imaginaires… Dans cet univers où les faux-semblants côtoient habilement ce que le lecteur pense connaître, à savoir une histoire douloureuse qui a longuement occupé les devants de l’actualité insulaire, un berger est incarcéré. Tout semble l’accuser. Max (Les Fossoyeurs) revient en Corse, démêler l’écheveau…

Extrait

« Dix-sept heures venaient de s’égrener au clocher du village perché sur l’éperon rocheux et l’écho les avait répercutés jusqu’au maquis où Firmin et Claude gardaient le troupeau de cent cinquante chèvres brunes et noires aux cornes tarabiscotées, à l’humeur vagabonde et rebelle comme il se doit pour tout ce qui vit et résiste dans ces maquis de la montagne corse. Il fallait du caractère et de la résistance physique à leurs bergers pour partager cette existence de solitude et de lutte perpétuelle contre la nature ; à quoi venaient s’ajouter les calamités technocratiques de ces abrutis de commissaires européens avec leurs réglementations tatillonnes et totalement inadaptées aux besoins et aux attentes des quelques agriculteurs encore accrochés aux flancs de ces collines, contraints de disputer leur nourriture à une terre plus prodigue en cailloux et épineux qu’en sources de revenus. La manne financière était réservée au littoral. Entre la jungle du maquis et la jungle des mafias se disputant l’Eldorado immobilier de la côte, Cabreri et Andreani avaient fait le choix de la nature et peu leur importait la frugalité de cette existence. »