Quatrième de couverture
C’est le retour de l’inspecteur Wata. Engagé par un prix Nobel de littérature en panne d’inspiration, il doit mener l’enquête à Tsukuba, au cœur enfiévré d’un Japon futuriste, hypermoderniste, dans le centre de recherche qui abrite les meilleurs cerveaux du pays. Pour toute indication, il a reçu un parchemin en papier de riz sur lequel le maître a simplement écrit : « Rêve ».
Wata a bien du mal à atterrir et à prendre la mesure de ce monde bercé de folie douce, peuplé d’hologrammes intrusifs, de savants fous et d’inventions révolutionnaires et inutiles. L’enquête n’est pas de tout repos et le délire guette l’inspecteur…
La solution est pourtant bien plus simple et plus limpide : car tout n’est-il pas dans l’évanescence des choses ?
Exrait
« Au Japon, l’hiver ne vient jamais. Il se décrète. C’est au moment de la mise en place des collections d’hiver. Et ce phénomène est irréversible. Soudain, alors que rien ne le laisse présager, sinon la fin des soldes d’été, la température baisse dans votre corps. Puis dans le corps social tout entier. Ou bien l’inverse. Car, ce qui au Japon se produit dans l’un automatiquement se produit dans tous. Tout à coup, dans la rue, tout le monde grelotte. Le pays entier se décide à grelotter coûte que coûte. À une date d’autant plus mystérieuse qu’elle est prédeterminée pour des raisons économiques, date à laquelle les éléments naturels se taisent. Ils ne signifient plus rien devant la promulgation de l’hiver. Qu’importe la réalité si personne n’en tient compte ? Il peut faire doux, il peut faire chaud, le soleil éclater sur les anoraks et les passe-montagnes, l’asphalte fondre sous les degrés. Aucune importance. Aucune incidence sur les Tokyoïtes ivres d’hiver. L’illusion du réel ne tient pas une seconde devant l’illusion du social. Au Japon, l’hiver est un phénomène de consensus.
Wata est pour sa part un farouche adepte du consensus. […] »